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    • 28 AVR 20
    28 avril : un triste jour au temps de la COVID-19

    Le 28 avril n’est pas seulement un jour pour rendre hommage aux personnes qui sont décédées ou qui ont été blessées par suite d’une tragédie en milieu de travail, mais que c’est aussi un jour pour renouveler notre engagement envers l’amélioration de la santé et de la sécurité en milieu de travail et la prévention des blessures, des maladies et des décès.

    La SST au temps de la COVID-19

    Dans l’actuelle conjoncture de la COVID-19, force est de constater que pour les travailleuses et travailleurs de la santé, en matière de prévention, tout est à faire ou refaire. L’accent de la santé publique à tenter de protéger la population vient parfois en contradiction avec la protection de la santé des travailleurs du réseau. Depuis le début de la crise, plusieurs recommandations concernant la façon de protéger les travailleurs ont été revues à la baisse alors que les stocks d’équipement manquent à l’appel. Nous voyons les effets de cette sous-protection du personnel chaque jour. Il y a maintenant plus de 4000 travailleuses et travailleurs du réseau qui sont atteints de la COVID-19.

    La santé-sécurité au travail doit devenir une priorité nationale : 190 décès en 2019

    La CSN souligne la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail en invitant les gouvernements à faire de la santé-sécurité au travail une priorité nationale, particulièrement dans le contexte de pandémie liée à la COVID-19.Lire notre communiqué 📋https://bit.ly/2VKn1eACrédit : Sébastien Thibault, Christina Lamarre. Mocha Music, Service des communications de la CSN

    Posted by CSN on Tuesday, April 28, 2020

     

     

    D’un côté, nous avons la santé publique qui déploie ses efforts pour sauver la population en émettant des recommandations et la CNESST qui déploie ses efforts pour diminuer les risques qui peuvent être fatals pour les travailleuses et les travailleurs qui contractent la maladie. Et de l’autre, nous avons les employeurs qui sont complètement désorganisés et qui prennent des décisions insensées qui mettent en péril la santé du personnel et de la population. Sans être des scientifiques, nous pouvons le constater tous les jours en voyant la hausse constante des foyers d’éclosions dans le réseau.

    Il est difficile de comprendre pourquoi le MSSS s’acharne à ne pas vouloir tester tous les travailleurs du réseau. J’apprenais ce matin qu’à la suite de l’éclosion de cas de COVID dans un hôpital de la région de Montréal, tous les travailleurs sont testés. Certains de ses travailleurs qui font du transport de patients sont testés positifs à la COVID19, mais sont asymptomatiques. A-t-on besoin d’un dessin pour comprendre pourquoi ce centre hospitalier a des éclosions dans la majorité de ses unités de soins ? Pourquoi le ministère refuse de tester régulièrement et systématiquement l’ensemble des travailleurs ? Pourquoi met-il à risque la vie de ses travailleurs et de surcroit celle de la population ?

    Les préposé-es aux transports se promènent de zone chaude à froide dans l’ensemble de l’établissement. Ils et elles côtoient leur collègue de travail et se promènent dans les ascenseurs. Ces travailleurs asymptomatiques le sont depuis combien de temps ? Après leur travail, où sont-ils allés ? À l’épicerie, au dépanneur, et que dire de leur famille ? Imaginez les dégâts, c’est un non-sens !

    Si la sécurité des travailleuses et des travailleurs était prise au sérieux et que des tests et des équipements de protection adéquats étaient mis à leur disposition depuis le début, s’il y avait une réelle volonté à prévenir plutôt que de guérir, nous n’en serions pas là. Il est clair qu’il y aurait eu des cas, mais on pourrait éviter le pire. Et présentement, nous vivons le pire.

    La FSSS-CSN et ses syndicats interviennent à tous les niveaux !

    Ce n’est pas faute de dénoncer la situation partout ! les syndicats réclament des tests et une meilleure protection pour les travailleurs, pendant que nous assistons plutôt à une grande désorganisation et à de l’improvisation avec les effets que nous pouvons malheureusement constater.

    Il est temps que le Ministère de la Santé et des Services sociaux prenne acte des résultats et prenne les moyens nécessaires pour protéger les travailleurs du réseau. Ne pas le faire est à la limite de la négligence envers les anges gardiens qui sont au rendez-vous chaque jour pour aider la population. La CNESST doit intervenir de façon plus musclée et l’INSPQ doit réaliser que de niveler vers le bas les moyens de protection des travailleuses et travailleurs fait en sorte qu’ils sont des vecteurs de transmission puissants.

    Le triste décès d’une première membre de la FSSS-CSN

    Nous avons appris hier soir le décès d’une jeune préposée aux bénéficiaires des Laurentides. Nous offrons nos plus sincères condoléances à sa famille et ses proches.

    Je souhaite ne plus avoir à déplorer le décès de travailleuses et travailleurs qui sont au front et qui sont trop souvent mal équipés, mal informés et subissent bien malgré eux les failles d’un système affaibli par des années d’austérité.

    Cette crise nous rappelle l’urgence d’agir pour que la prévention devienne une priorité dans le réseau de la santé et des services sociaux.

    Judith Huot, vice-présidente de la FSSS-CSN