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    • 05 MAR 11
    Ajout de 200 millions $ en soins et services aux aînés: trop peu selon la FSSS

    Bien qu’elle accueille favorablement l’injection supplémentaire de 150 millions de dollars cette année et 200 millions annuellement par la suite, la FSSS est d’avis que les efforts consacrés par le gouvernement dans son annonce faite le jeudi 3 mars dernier sont insuffisants pour répondre aux besoins criants des personnes âgées en perte d’autonomie vivant autant à domicile qu’en institution. D’autant plus que les sommes promises en mars 2008 par la ministre Marguerite Blais au chapitre du maintien à domicile, à hauteur de 80 M$ par année sur cinq ans, n’ont, selon toute vraisemblance, pas été versées pour les années 2009-2010 et 2010-2011.

    Selon le plan du gouvernement Charest, 50 M$ seraient ajoutés pour l’ouverture de 800 lits en CHSLD, principalement à Laval et en Montérégie. Pourtant, constate la Fédération, plus de 7000 lits en CHSLD public ont été fermés ces dernières années au Québec. Conséquences directes : les listes d’attente pour une place en hébergement et soins de longue durée se sont allongées dangereusement, en plus des impacts néfastes sur la santé et la sécurité des personnes aînées (recours accru aux urgences, aux services médicaux et à l’hospitalisation, etc.).

    «Dans la seule région de Montréal, 1700 lits en CHSLD public ont été coupés depuis 2006. Or, en même temps qu’il y a un accroissement de la demande, on coupe des lits ! », a lancé Guy Laurion sur les ondes de TVA Nouvelles le 4 mars.

    De plus, rien dans l’annonce gouvernementale ne permet de croire que les sommes octroyées le seront pour améliorer les services publics aux aînés en perte d’autonomie, dont les standards de qualité sont les plus élevés. Au contraire, la décision récente du gouvernement de construire en partenariat public-privé trois nouveaux CHSLD de 66 lits chacun en Montérégie, s’ajoutant à un premier centre d’hébergement de 200 places en mode PPP à Saint-Lambert, vient confirmer cette appréhension.

    Aussi, aucune somme n’a été prévue pour améliorer les services en CHSLD public, notamment pour contrer les impacts des compressions budgétaires de centaines de millions imposées dans les centres de santé et de services sociaux, dont le CSSS Jeanne-Mance à Montréal qui est aux prises avec un déficit de près de 10 M$.

    Autre inquiétude de la FSSS : l’injection de 81 M$ pour développer 2500 lits en ressource intermédiaire (RI) fait craindre le pire puisque les contrôles sur la qualité des soins et des services aux aînés sont nettement insuffisants dans ce secteur, comme l’a constaté récemment La Presse. Une inquiétude d’autant plus grande que la ministre Dominique Vien a récemment dévoilé que le processus d’octroi des contrats en RI était en révision.

    La Fédération trouve pour le moins étrange que le gouvernement songe à octroyer des millions au secteur privé avant même d’avoir dévoilé sa nouvelle politique en matière de soins et de services aux aînés, intituléeVieillir chez soi.

    Pour la FSSS, le « plan » annoncé du gouvernement pour les personnes aînées en perte d’autonomie n’a rien de nouveau. En fait, il s’inscrit plutôt dans la continuité même des orientations mises de l’avant en 2005 par le ministre Philippe Couillard, passé depuis dans le secteur privé, dans sa politique Un défi de solidarité. Gel du nombre de places en CHSLD public, développement de milliers de lits en ressource intermédiaire et dans les résidences privées, recours aux entreprises d’économie sociale dans les services de maintien à domicile, voilà autant d’avenues développées ces dernières années qui confirment que l’État se désengage progressivement de ses responsabilités sociales envers les aînés.

    Un point positif dans cette annonce du gouvernement Charest : l’ajout de 45 M$ dans les soins à domicile, pour peu que les principaux acteurs, les CLSC, puissent être concernés.

    Pour en savoir plus :

    Source : FSSS