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    • 02 OCT 13
    Application abusive de la politique de gestion de la présence au travail

    Les syndicats veulent discuter de solutions avec l’employeur

    L’intersyndicale, formée du STPSSSNL et du STTCSSSNL lance aujourd’hui une campagne de sensibilisation prônant un traitement plus humain des travailleuses et des travailleurs du CSSSNL frappé par la maladie. Dans un même temps, l’intersyndicale invite l’employeur à identifier conjointement des solutions mieux adaptées afin de gérer la présence au travail au CSSS du Nord de Lanaudière (CSSNL). Une pétition de plus de 1000 intervenants sera déposée aujourd’hui au directeur général du CSSSNL.

    Pour Serge Vézina, président du STPSSSNL et Gilles Savoie, président du STTCSSSNL, il est primordial que les syndicats soient intégrés dans le processus de réadaptation des employé-es.

    « Il faut que les gestionnaires du CSSS acceptent d’envisager, avec nous, des solutions innovantes. Nous voulons que les travailleuses et travailleurs, qui sont momentanément vulnérables, soient traités respectueusement », précise Serge Vézina.

    L’intersyndicale demande qu’un réel diagnostic organisationnel soit mené afin de trouver les causes du taux d’absentéisme.

    « Le CSSS du Nord de Lanaudière compte un taux d’absentéisme élevé comparativement aux CSSS de notre taille. Les solutions que nous amenons ont été testées par d’autres CSSS et leurs résultats sont probants. Nous souhaitons nous associer avec l’employeur, car des solutions existent et elles sont à notre portée », note Gilles Savoie.

    Rappel des faits

    Depuis 2011, le CSSS du Nord de Lanaudière applique sa nouvelle politique Gestion de la présence au travail (GPAT). Cette politique abusive a pour but de faire en sorte que les travailleuses et les travailleurs les plus vulnérables fragilisent ou perdent leur lien d’emploi.

    « À titre d’exemple, la direction émet par lettre, au retour au travail, un avertissement de régler le problème d’assiduité sous peine de mettre fin au lien d’emploi. Alors que les personnes qui sont de retour au travail sont médicalement aptes, ont bien collaboré à leurs traitements et qu’il n’y ait eu aucune contestation de l’employeur », précise Serge Vézina. « On a déjà vu aussi un congédiement à la première journée du retour au travail pour pronostic sombre », dénonce Gilles Savoie.

    L’intersyndicale a, au cours des dernières semaines, dénoncé à maintes reprises la GPAT. Elle était aussi présente lors des réunions du conseil d’administration du CSSS en juin et en septembre derniers.

    Des cas troublants

    Sylvie Beausoleil, préposé à l’entretien ménagé a subi à ses dépens l’application abusive de la GPAT. Le 3 décembre 2012, madame Beausoleil se faisait convoquer péremptoirement par l’employeur; elle devait se présenter à la fin de son quart de travail au bureau de santé. Lors de la rencontre, on lui remet une lettre ayant pour objet : Réduction de votre prestation de travail. On peut y lire ce qui suit : Malgré le fait que les expertises concluent à une capacité de travail de votre part, l’analyse de votre dossier démontre que vous n’êtes plus en mesure de fournir une prestation de travail soutenue en lien avec votre contrat de travail à 5 jours/semaine selon le poste que vous détenez. Vous autoriser à poursuivre selon la même prestation de travail constituerait une contrainte excessive pour l’organisation… Nous n’avons d’autre alternative que de diminuer votre disponibilité afin de favoriser une prestation de travail répondant à votre capacité, c’est-à-dire à 3 jours/semaine à compter de ce jour. Madame Beausoleil perd donc le poste à temps complet qu’elle détenait et se retrouve sur la liste de rappel à 3 jours/semaine avec tout ce que cela comporte. On lui enlève aussi le droit d’occuper un autre poste qu’elle avait obtenu et qu’elle devait occuper à temps complet, à compter du 27 janvier 2013. De plus, on ne considérera plus sa candidature sur tout poste de plus de 3 jours par semaine.

    Louiselle Tellier, éducatrice spécialisée, a pour sa part perdu son emploi il y a six mois.

    Souffrant d’anxiété généralisée depuis l’âge de 15 ans, suite à de multiples abus incestueux vécus dans sa jeunesse, elle a toujours bien contrôlé cette anxiété jusqu’en 2008.

    « À cette époque j’occupe mon emploi au C.H.R.D.L. depuis deux ans. Je suis alors plongée dans un tourbillon d’évènements dramatiques insupportables. En arrêt de travail ordonné et médicamentée, je tente l’impossible pour me remettre sur pieds », précise t-elle. En mai 2013, enfin stabilisée, elle retourne au travail. L’employeur la reçoit avec une lettre de congédiement. Il lui demande alors de garantir une stabilité émotionnelle. « Je peux garantir mes compétences, mes connaissances et mon expérience qui, sans l’ombre d’un doute, sont des acquis importants dans ce métier d’éducatrice spécialisée. Je suis une combattante depuis l’enfance et mon avenir, je veux la réussir alors je peux aussi la garantir », affirme t-elle. Rappelons que l’employeur n’a jamais contesté son diagnostic.

    À propos

    Le Syndicat des technicien(ne) s et professionnel(le) s de la santé et des services sociaux du Nord de Lanaudière (STPSSSNL-CSN) représente plus de 630 techniciens et professionnels.

    Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS du Nord de Lanaudière (STTCSSSNL-CSN) représente plus de 2300 membres dans la catégorie 2, para technique, services auxiliaires et métiers (1714 membres) et la catégorie 3, Personnel de bureaux, techniciens et professionnels de l’informatique (664 membres)

    La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux. Elle agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

    Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

    Date : 2 octobre 2013
    Source : Fédération de la santé et des services sociaux (CSN)
    Renseignements: Noémi Desrochers, Service des communications de la CSN
    Cellulaire : 514 216-1825; bureau : 514 598-2162