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    • 29 NOV 17
    Centre d’hébergement privé Villa Rive-Sud du groupe Chartwell à Longueuil

    Un autre centre d’hébergement privé où les travailleurs sont en grève !

    Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des résidences et centres d’hébergement privés de la Montérégie-CSN, section Villa Rive-Sud, est obligé de recourir à la grève pour faire avancer une négociation qui piétine. « Nous sommes obligés de sortir en grève pour tenter d’obtenir la plateforme des centres d’hébergement privés de la FSSS qui négocient de manière regroupée ! Chartwell, riche propriétaire de Villa Rive-Sud, refuse de nous donner le peu que nous leur demandons » explique Christine Comeau, responsable de la négociation pour le syndicat régional. « Nos demandes sont des augmentations de salaire de 50 cents de l’heure par année sur trois ans ! On ne demande pas la lune ! »

    Les travailleuses et travailleurs de Villa Rive-Sud sont les seuls en Montérégie à ne pas encore avoir réglé leur convention collective, parmi tous ceux qui ont adhéré à la négociation regroupée des nombreux syndicats de centre d’hébergement privé (CHP). Cette négociation prévoit une plateforme de demandes minimales, portant sur les salaires, mais aussi sur l’échéance de la convention, la mise en place d’un comité de relation de travail et la formation. « Nous espérions bien que la négociation se réglerait rapidement », poursuit Christine Comeau, responsable de la négociation au syndicat régional, car Chartwell a accepté les mêmes demandes dans des CHP d’autres régions.»

    Les centres d’hébergement sont habituellement soumis au décret sur les services essentiels dans la santé, ce qui rend l’exercice de la grève plus compliqué. Cependant, depuis l’arrêt de la Cour suprême du Canada qui associe étroitement le droit de négocier et le droit de grève des syndicats, un nouveau courant d’interprétation se fait jour au Tribunal du travail (TAT) et les syndicats sont plus à même de déclencher une grève qui dérange les propriétaires de centres d’hébergement. « C’est pour cela que nous sommes dehors aujourd’hui », continue Christine Comeau, « nous avons décidé de commencer par un débrayage de quelques heures, un coup de semonce. Mais la porte est toujours ouverte pour négocier, si la direction le désire. »

    Sur l’ensemble des syndicats inscrits dans la négociation regroupée au Québec, la plupart ont terminé la négociation en ayant obtenu la plateforme. Et ce, qu’ils soient gérés par des petits propriétaires ou même par de grosses firmes comme Cogir ou Chartwell. Il y a donc de l’espoir pour les travailleurs et travailleuses de Villa Rive-Sud.

    Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des résidences et centres d’hébergement privés de la Montérégie compte plus de 700 membres répartis dans 15 centres d’hébergement, dont plus de 30 à la Villa Rive-Sud. La Fédération de la santé et des services sociaux – CSN compte quelque 3500 travailleuses et travailleurs de CHP. Le Conseil central de la Montérégie-CSN regroupe plus de 30 000 membres répartis dans plus de 200 syndicats. La CSN compte au total plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.