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    • 21 SEP 12
    Conditions de travail dans les centres d’hébergement privés

    Les syndicats CSN interpelleront le gouvernement

    À cause des mauvaises conditions de travail en vigueur dans les centres d’hébergement privés (CHP) et des salaires trop bas, ces établissements auront de plus en plus de difficultés à remplir leur mission, préviennent les syndicats CSN représentant ce personnel. Ceux-ci entendent augmenter la pression sur le gouvernement pour obtenir un comité de travail national afin de trouver des solutions permanentes dans ce secteur en pleine expansion. Ils poursuivent ainsi leur campagne sur le thème Ouvrez les yeux.

    « D’une part, avec le vieillissement de la population, il faut bien reconnaître que les CHP seront de plus en plus sollicités afin d’offrir des solutions pour les aîné-es en perte d’autonomie. Mais au-delà de cette croissance naturelle, le ministère de la Santé et des Services sociaux finance lui-même, depuis une quinzaine d’années, un nom,bre croissant de lits dans les centres privés au lieu de créer de nouvelles places dans le secteur public. Par conséquent, nous sommes d’avis qu’il est grand temps que le gouvernement prenne ses responsabilités à l’égard des conditions de travail de celles et de ceux qui sont au cœur des services offerts à nos aîné-es. Il est injuste que les propriétaires des résidences privées s’accaparent tout le financement gouvernemental pour le mettre à la colonne de leurs profits », plaide la représentante du secteur de l’hébergement privé à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Danielle Lemire.

    Mercredi et jeudi, les représentants des quelque 60 syndicats du secteur, comptant 4000 membres, se sont réunis à Brossard afin notamment de peaufiner un plan d’action pour que cette situation change.

    Conditions de travail inadéquates

    Les conditions de travail inadéquates dans les CHP entraînent plusieurs conséquences fâcheuses, entre autres un taux préoccupant de roulement du personnel. Plusieurs titres d’emplois sont en pénurie de personnel. Or, les établissements privés et publics sont en concurrence entre eux et pour certains de ces emplois, les conditions de travail sont plus attirantes dans le secteur public, bien que celui-ci connaisse ses propres difficultés.

    « C’est la stabilité et la qualité des services qui sont en cause. Je crois que tout le monde s’entend pour dire que les personnes âgées qui vivent dans nos résidences ont droit aux meilleurs services possibles. Pour y parvenir, il est essentiel selon nous que la recherche de solutions ne reposent pas uniquement sur les épaules des employé-es et des employeurs : le gouvernement a une responsabilité », soutient Danielle Lemire.

    Rappelons que, ces dernières années, le gouvernement a instauré plusieurs règlements et politiques afin de mieux encadrer le secteur de l’hébergement privé. Des mesures que les syndicats réclamaient ou auxquelles ils ont pleinement collaboré parce qu’ils ont toujours considéré que l’État a une certaine responsabilité à l’égard des personnes âgées qui constituent leur clientèle. Pour les syndicats CSN, il ne fait aucun doute que l’État doit également donner un certain nombre de lignes directrices à ces entreprises quant aux conditions de travail, d’autant plus que le gouvernement finance de plus en plus les résidences privées.

    Plan d’action

    Les syndicats CSN seront très actifs et visibles au cours des prochaines semaines afin d’obtenir un groupe de travail réunissant les syndicats, les employeurs et l’État. Dans toutes les régions, ils comptent notamment rencontrer les députés de tous les partis politiques. Au niveau national, des rencontres seront également sollicitées avec les responsables du dossier des centres d’hébergement privés des quatre formations politiques présentes à l’Assemblée nationale. Les syndicats se réuniront à nouveau pour faire le point au début de 2013 et pourraient adopter de nouveaux moyens de visibilité pour augmenter la pression si cela s’avère nécessaire.

    La Confédération des syndicats nationaux, ce sont 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.