< Retour Imprimer
    • 25 JAN 11
    La CSN demande un report de l’échéancier de retour à l’équilibre budgétaire

    La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, et le trésorier de la CSN, Pierre Patry, rencontrent aujourd’hui le ministre des Finances, Raymond Bachand, à l’occasion de ses consultations prébudgétaires. La CSN présentera au ministre un mémoire qui reprend l’ensemble des propositions dévoilées récemment par l’Alliance sociale.

    Madame Carbonneau se dit inquiète de la résurgence du discours de la lutte au déficit, de l’équilibre budgétaire à tout prix.

    « Sabrer dans les dépenses, alors que la reprise est mal enclenchée, risque d’ouvrir la voie à un possible repli économique qui limitera la croissance de l’emploi. » Pour la CSN, aucun élément d’analyse ne justifie un tel empressement de la part du gouvernement à retrouver l’équilibre budgétaire.

    Le poids du déficit budgétaire est l’un des moins élevés des pays de l’OCDE, soit 1,6 %, alors qu’il est de 3,7 % pour le gouvernement fédéral, de 9,9 % pour les États-Unis et de 4,4 % en Ontario. La dette nette du Québec par rapport au PIB, selon la méthodologie de l’OCDE, se situe légèrement en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE. Malgré des ratios plus élevés que celui du Québec, les gouvernements du Canada et de l’Ontario entendent revenir à l’équilibre budgétaire respectivement en 2015-2016 et 2017-2018.

    Un échéancier désastreux

    La présidente de la CSN considère que l’échéancier proposé actuellement est téméraire. « L’application trop hâtive de mesures d’austérité risque d’entraîner des conséquences désastreuses pour l’économie et l’emploi, tout en affaiblissant dangereusement les services de santé, les services sociaux, le réseau de l’éducation et les programmes sociaux. »

    « Dans son plan de retour à l’équilibre, le ministre des Finances prévoit que la croissance des dépenses sera limitée à 2,9 % en 2010, et à 2,2 % par la suite. Si on considère qu’elles ont crû, en moyenne, de 4,6 % au cours des sept dernières années, limiter leur évolution à 2,2 % est peu réaliste et sera, à terme, catastrophique ! », d’ajouter le trésorier de la CSN, qui rappelle que la croissance annuelle des dépenses de programmes de l’ensemble des provinces canadiennes s’est établie à 7,6 %, en moyenne.

    Des sources de revenus plus progressives

    La CSN est en désaccord avec l’approche du gouvernement basée sur le principe de l’utilisateur-payeur, la taxe santé inéquitable, le dégel des droits de scolarité, la sous-traitance, les PPP et la privatisation.

    L’ajout d’un palier d’imposition pour les plus riches qui ont un revenu de 127 000 $ et plus, qui réussissent souvent à soustraire du contrôle fiscal la majeure partie de leur rémunération en utilisant les options d’achats d’action ;, l’instauration d’une taxe sur les produits de luxe et d’un impôt minimum pour les entreprises ; un resserrement des crédits d’impôt et des congés fiscaux consentis aux entreprises rentables ; la révision à la hausse du plan de lutte contre l’évasion fiscale ; une cible annuelle en droits sur l’exploitation minière : toutes ces mesures représentent plus d’un milliard de dollars par année.

    La CSN estime, tout comme l’Alliance sociale, qu’un effort plus important pourrait être fourni pour réduire le prix des médicaments, une des principales composantes de la forte croissance des dépenses de santé.

    « Le gouvernement annonçait récemment des économies de 190 millions du fait de l’évolution de la situation en Ontario. Mais il pourrait aller chercher encore plus en déployant un ensemble de moyens visant non seulement les prix, mais aussi les pratiques de prescription des médicaments », de souligner Claudette Carbonneau.

    Le fédéral doit collaborer

    Le gouvernement du Québec doit continuer de réclamer son dû au fédéral par une compensation pour l’harmonisation de sa taxe de vente, le maintien d’un taux de progression de 6 % du financement en matière de santé, le rehaussement du financement relatif à l’enseignement supérieur, dont le manque à gagner pour le Québec est de 800 millions annuellement, un traitement équitable dans le calcul de la péréquation, une récupération des économies réalisées grâce à l’existence de services de garde à contribution réduite au Québec et l’amélioration du programme d’assurance-emploi et du soutien aux travailleuses et aux travailleurs âgés

    Une révolution verte

    Pour relancer l’économie, la CSN, comme l’Alliance sociale, croit que le Québec devrait mettre en branle un grand chantier vers une économie plus verte, qui mise sur l’électrification du transport en commun, le développement de véhicules électriques, du secteur éolien et d’autres énergies renouvelables. Ces projets pourraient en partie être financés par des sommes récupérées du gouvernement fédéral, comme la compensation de plus de 2 milliards pour l’harmonisation de la TVQ.

    La retraite

    La CSN remarque que de divers horizons de la société québécoise émanent des réflexions qui révèlent une préoccupation réelle sur la problématique de notre système de retraite. Malgré la diversité des sources à l’origine de ces travaux, il existe une convergence certaine sur les diagnostics posés, les lacunes du système et sur l’urgence d’en corriger la trajectoire. En ce sens, la CSN considère que les conditions sont réunies pour qu’à court terme le gouvernement amorce des travaux sur la question, en mettant en place un groupe de travail composé notamment d’organisations syndicales et patronales.

    Pour en savoir plus :

    Source : CSN