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    • 04 NOV 14
    Nos demandes salariales : Sommes-nous déconnectées ou d’une autre époque?

    Les demandes salariales du Front commun syndical des employés de l’État relèvent d’une autre époque, estime le premier ministre Philippe Couillard. Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, parle quant à lui de demandes déconnectées de la réalité.

    Messieurs, on n’est vraiment pas déconnectés de la réalité, ni d’une autre époque, voici pourquoi :

    Les hommes et les femmes qui travaillent dans le réseau, surtout des femmes, se dévouent au quotidien pour aider, soigner, laver, soutenir la population. Ils et elles font juste réclamer le rattrapage avec les autres salariés québécois. Nos salaires sont inférieurs de 8,3 % à celui des autres travailleurs québécois. Cet écart a plus que doublé depuis 2009. Ça, c’est de la présente époque, Monsieur Couillard!

    Ces hommes et ces femmes font juste réclamer la protection de leur pouvoir d’achat qui s’est effrité depuis les 25 dernières années. Imaginez-vous donc Messieurs que ces hommes et ces femmes sont aussi touchés par l’augmentation du coût du logement, de l’électricité, de l’essence, de l’épicerie, etc.  Non Monsieur Coiteux, nous ne sommes pas déconnectés de la réalité!

    Ces hommes et ces femmes font juste réclamer le partage de la richesse! On nous dit que les finances publiques ne permettent pas de réinvestir dans nos services publics. Nous répondons que le gouvernement fait des choix politiques et volontairement il fait le choix de se priver des revenus nécessaires.

    Et les ministres sont-ils connectés?

    Pourtant, pendant ce temps, le revenu réel moyen du club du 1 % des Canadiens les plus riches est passé de 275 900 $ à 416 600 $, soit une augmentation de 51 %.

    Pendant ce temps, le Dr Gaétan Barrette a fait augmenter le salaire des médecins spécialistes de 42 % entre 2006 et 2012. Une augmentation qui va passer à 67 % si l’on inclut la période de 2008 à 2014. De plus, il a reçu une indemnité de départ de 1,2 million de dollars.

    Pendant ce temps, le Dr Couillard défend le privé en santé. Il est prêt à privatiser des emplois occupés majoritairement par des femmes pour les mettre au profit des entreprises privées.

    Pendant ce temps, le Dr Bolduc a reçu une prime de 215 000 $ pour prendre en charge quelque 1500 patients et il n’a pas hésité à les abandonner dès qu’il est redevenu ministre.

    Pendant ce temps, Martin Coiteux, malgré les apparences de conflits d’intérêt, a réitéré toute sa confiance envers Jean-Guy Lemieux qu’il a nommé à la tête de l’informatique au Québec. Ce dernier a pourtant dû démissionner suite à la controverse.

    Ça, c’est ça les vraies affaires!

    Non, Monsieur Couillard et Coiteux, on n’est pas gênés du tout de faire ces demandes-là et c’est justement parce que nous sommes connectés et de la présente époque que nous les faisons.

    Au cours des prochaines années, nos services publics traverseront un défi de taille : une époque où le bassin de main-d’œuvre disponible au Québec se réduira considérablement. Si nous voulons attirer et retenir la main-d’œuvre nécessaire pour offrir des services à la population, il est urgent d’y rendre attrayantes les conditions de travail de ces hommes et de ces femmes.