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    • 29 JAN 19
    Notre détermination face au mépris des employeurs

    S’il y a une chose que le sit-in des professionnel-les en soins de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont nous rappelle, c’est l’importance de la détermination des sonneurs d’alarmes et de la mobilisation du personnel afin de maintenir la qualité des soins donnés dans le réseau de la santé. Nous le voyons, c’est toujours quand le personnel lutte qu’il parvient à faire reculer des employeurs et des gouvernements qui ne cessent de s’en prendre à nous.

    Bien sûr, nous entendons toutes les excuses possibles de la part de la haute direction lorsque nous exposons les problèmes d’une unité. Trop souvent, l’écoute ne semble pas être de la partie. Aucune solution n’est réalisable aux yeux de ceux-ci. Mais les solutions existent et ont été mises de l’avant depuis belle lurette par les travailleuses et travailleurs.

     

    Des employeurs qui en rajoutent pour aggraver la crise

    Les compétences de plusieurs titres d’emplois ne sont ni valorisées ni utilisées à leur plein potentiel. Les doléances des employé-es sont balayées sous le tapis. Les coupes des dernières années causent une surcharge de travail plus forte que jamais pour les professionnel-les en soins comme pour l’ensemble du personnel. Les employeurs du réseau de la santé avaient une occasion en or d’améliorer les conditions de travail de leurs employé-es avec les négociations locales. Une occasion en or de redonner aux emplois du secteur public une partie de l’attrait d’antan.

    Au contraire, la majorité des employeurs y ont vu une occasion d’exiger toujours plus des travailleuses et travailleurs déjà épuisés. En pleine crise, les employeurs ont décidé de mettre de l’huile sur le feu. Heureusement que les syndicats de la FSSS-CSN se sont activés pour demander plus de stabilité et de meilleures conditions de travail.

     

    Continuer de sonner l’alarme pour améliorer notre sort

    Devant des employeurs qui suivent aveuglément une logique induite par une réforme toxique, bien des travailleuses et travailleurs sentent que la mobilisation et le recours aux médias sont les seules solutions qui forcent l’employeur à sortir de son immobilisme. Nos mobilisations et les sorties médiatiques sont presque toujours suivies d’un mouvement de la part de l’employeur.

    Même au CHU Sainte-Justine, épargné par la réforme Barrette grâce au travail acharné du mouvement « Aimer. Défendre. » épaulé par la CSN, les signes avant-coureurs d’une gestion rigide commencent à se faire sentir et l’épuisement du personnel grandit.

    Les sonneurs d’alarmes seraient-ils donc le dernier rempart du maintien d’un réseau public de qualité ? Quand nous savons les représailles qui les attendent souvent après de telles actions, il importe d’offrir à nos sonneurs d’alarme les protections qu’ils et elles méritent. Dénoncer une situation intenable n’est pas un bris du lien de confiance et ne le sera jamais. Un lien de confiance implique une relation dans les deux sens et l’immobilisme de l’employeur face aux tragédies quotidiennes de ses employé-es est le contraire d’une réciprocité. Le lien de confiance avec bien des employeurs est brisé depuis bien longtemps et nous devons continuer de nous activer pour nos conditions de travail.

    Félix-Olivier Bonneville, infirmier et représentant de la catégorie 1 de la FSSS-CSN