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    • 19 SEP 19
    La fois où le gouvernement a (encore) dit qu’il n’y a pas d’argent pour le personnel du secteur public

    Les négociations du secteur public approchent à grands pas. Depuis plusieurs semaines, nous sommes en pleine préparation. La consultation bat son plein partout au Québec. La loi oblige les organisations syndicales à déposer leur projet de négociation avant la fin du mois d’octobre de cette année.

    Une rentrée sous le signe de la négociation

    Vous avez peut-être remarqué comme moi que le premier ministre Legault se prépare lui aussi. La semaine dernière, il a fait un genre de mise en garde aux syndicats qui représentent les 500 000 travailleuses et travailleurs du secteur public. Essentiellement, il a dit que les augmentations salariales vont être plus ou moins au niveau de l’inflation.

    De plus, il a dit qu’il pouvait il y avoir une exception, à savoir, les préposé-es aux bénéficiaires et les enseignant-es. Mais avant que les PAB crient victoire, faisons attention. Monsieur Legault ne semble pas parler de tous les PAB, mais plutôt de celles et ceux qui travaillent dans les CHSLD. De plus, il n’indique pas la hauteur de ce qu’il va leur donner, ni comment (salaires, primes, etc.).

    Les vraies couleurs du gouvernement Legault

    La CAQ se targue d’être bien différente des « vieux partis ». Je concède qu’il y a des différences. Cependant, l’opération Diviser pour mieux régner est jouée exactement de la même manière que les gouvernements précédents !

    L’autre chose que le premier ministre a dite, c’est que sa priorité est de mettre plus d’argent dans « les poches des Québécois ». On en comprend que c’est la raison pour laquelle il faut continuer de serrer la vis au personnel du secteur public.

    Les deux questions qui se posent sont les suivantes. En sachant qu’il y a un problème d’attraction et de rétention du personnel dans le réseau de la santé et des services sociaux, est-ce que le gouvernement est en train de nous dire que de régler ce problème n’est pas une priorité pour lui ? Et la deuxième : devant les besoins criants en raison du manque de personnel, est-ce que Legault est en train de nous dire qu’il n’est pas prioritaire non plus pour lui d’investir dans l’embauche et l’organisation des services publics pour améliorer les services à la population ?

    Avec son affirmation, le premier ministre laisse entendre que les travailleuses et travailleurs du secteur public ne sont pas des Québécois. On va se le dire, c’est pas mal insultant pour celles et ceux qui donnent des services à la population chaque jour. Pour celles et ceux qui ont subi la réforme Barrette et les compressions. Pour celles et ceux qui continuent de rentrer au travail chaque matin même si c’est le gros bordel dans le réseau.

    Se préparer à appuyer la négociation

    Soyons clairs. Nous devons préparer les prochaines négociations comme si nous étions devant le gouvernement Couillard. Si jamais le gouvernement Legault est de bonne foi, nous ajusterons le tir. Mais si, comme je le soupçonne de plus en plus, il veut prendre la même approche que le gouvernement précédent vis-à-vis des travailleuses et travailleurs du secteur public : nous allons être encore mieux préparés que la dernière fois.

    Le pari du gouvernement, c’est que nous ne nous lèverons pas pour exiger de meilleures conditions de travail et salariales. Que nous ne nous mobiliserons pas pour mettre fin à la crise dans le réseau. Je pense que cet automne, nous devons commencer à nous organiser pour le faire mentir.

    La lutte pour le climat

    Je m’en voudrais de ne pas prendre deux lignes pour parler de la mobilisation sur l’environnement. Le 27 septembre, il y aura une mobilisation mondiale qui sera probablement sans précédent.

    C’est une question qui préoccupe particulièrement les jeunes. Nous avons intérêt à interpeller les salarié-es qui sont préoccupés par cet enjeu fondamental, pour leur faire une place pour nous outiller à bien intervenir sur cette question, que ce soit à la table de négociation ou dans l’organisation des services. Parce que les effets des changements climatiques, ils se feront sentir directement dans nos milieux de travail.

    Nous voyons la tendance dans le réseau où ça passe de plus en plus au jetable (que ce soit les jaquettes, dans les cafétérias, dans l’administration de l’eau, ou dans l’utilisation éhontée des génératrices à combustible). Il faut admettre que le réseau n’est pas très exemplaire en matière environnementale. Quand on sait l’impact négatif de ces mauvaises pratiques sur la santé de la population et sur la santé de nos membres, cela a de quoi inquiéter.

    Le 27 septembre, il y a une mobilisation massive qui va avoir lieu dans plusieurs villes du Québec. J’espère voir plusieurs de nos membres dans la rue pour accélérer la lutte aux changements climatiques.

    Jeff Begley