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    • 27 NOV 20
    Il y a urgence d’agir pour les ASSS et le soutien à domicile!

     Hier, les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) de la région ont organisé un convoi de voitures pour se rendre devant les bureaux de la députée de Mille-Îles et vice-présidente de la Commission de la santé et des services sociaux, Francine Charbonneau. Plus d’un an après le dépôt de ses demandes de négociation, le personnel du réseau de la santé et des services sociaux déplore le peu d’ouverture manifesté jusqu’à maintenant par le gouvernement pour améliorer les conditions de travail. De plus, les ASSS réclament le maintien de l’équité salariale depuis 2010, car leur titre d’emploi, sous-évalué, ne reçoit pas un juste salaire. Les ASSS du Québec sont ressorties exaspérées, hier, d’une visioconférence nationale au cours de laquelle elles ont fait le point sur l’état des travaux avec des représentantes et des représentants du comité de négociation de la FSSS-CSN.

    Les auxiliaires aux services de santé et sociaux sont au cœur des services de soutien à domicile. Ces travailleuses s’occupent des personnes vulnérables qui ont besoin de quelques heures de soutien et de services par jour pour pouvoir demeurer dans leur domicile. Elles assurent des services d’assistance et de soins de base, tout en effectuant également certains actes autrefois portés par d’autres professionnel-les du réseau, par exemple administrer une médication ou exécuter un plan de physiothérapie. Elles sont aussi les yeux et les oreilles du réseau public auprès de personnes potentiellement plus vulnérables et isolées, en étant souvent, pour les usagères et les usagers, les personnes avec qui ceux-ci ont le plus de contacts au quotidien.

    De façon générale, les Québécoises et les Québécois préfèrent recevoir un tel soutien à domicile et repousser le plus loin possible d’autres options, beaucoup plus coûteuses, comme l’hébergement en établissement. Malheureusement, le secteur public n’arrive pas du tout à répondre à l’ensemble des besoins. Cela ne date pas d’hier; la CSN réclame un investissement significatif dans le soutien à domicile depuis plus de 20 ans. Par ailleurs, ce secteur n’a pas été épargné par les récentes années d’austérité et de coupes budgétaires et les recours des établissements à des services privés de soutien à domicile sont en constante augmentation. Alors que la population québécoise vieillit, l’urgence se fait de plus en plus sentir. Or, les investissements annoncés par le gouvernement seront insuffisants pour inverser la tendance.

    Pour les ASSS, les présentes négociations doivent permettre un grand coup de barre pour rompre avec les années d’austérité, de détérioration des services comme des conditions de travail. Comme l’ensemble du secteur public CSN, elles réclament des augmentations de salaire en montants fixes. De plus, au niveau sectoriel, les ASSS souhaitent notamment s’attaquer aux surcharges de travail, mettre en place des mesures d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, renforcer la santé et la sécurité au travail, contrer la privatisation et protéger les relations professionnelles et humaines qu’elles entretiennent avec les usagères et les usagers contre les excès de certaines pratiques de gestion comme le minutage des actes.

    « Le gouvernement mise sur la construction de nouvelles maisons des aîné-es et le renforcement des CHSLD, explique le représentant du personnel paratechnique, services auxiliaires et métiers à la FSSS-CSN, Christian Meilleur. C’est clair que ces investissements en hébergement sont absolument nécessaires, sauf qu’il faut avoir une vision d’ensemble de tout ça. Si le soutien à domicile était plus disponible dans le réseau public, très certainement que ça rétablirait un équilibre qui finirait par enlever un peu de pression au secteur de l’hébergement, cela au bénéfice des usagères et des usagers qui auraient de meilleurs services. Cela, ça passe forcément par la pleine reconnaissance du travail des ASSS du secteur public. C’est incontournable ».

    « Les ASSS, nous sommes précieuses et précieux pour tout le monde, enchaîne la vice-présidente du STTCISSS Laval, Nathalie Bourque. Pour nos usagères et nos usagers évidemment, comme pour leurs proches et leur famille pour qui notre travail fait toute la différence. Pour la société aussi, nous sommes précieuses parce que le soutien à domicile, c’est la façon la plus humaine, la plus accessible d’aider les personnes. Il n’y a que le gouvernement qui semble nous voir seulement comme une colonne de chiffres qu’on peut couper, sans que ça paraisse trop. Ça fait des années qu’on tient le fort, pendant que le gouvernement ignore nos appels à l’aide. Là, nous sommes en négociation pour notre convention collective. On ne veut pas des tapes dans le dos et des bons mots, on veut la pleine reconnaissance, maintenant ».