La condition économique des personnes âgées se dégrade-t-elle?

C’est du moins ce qui est affirmé dans une étude réalisée en février 2016 par l’Institut Broadbent ^[1] portant sur la condition économique des personnes âgées.

La détérioration des conditions économiques et l’augmentation du taux de pauvreté et plus particulièrement chez les personnes vivant seules sont clairement identifiées dans cette étude comme des facteurs importants dans la transformation des conditions de vie des aîné-es. Cette étude avance aussi que la situation, loin de s’améliorer, se détériorera au cours des prochaines années si des actions concrètes ne sont pas mises de l’avant.

Des choix gouvernementaux qui nuisent aux ainé-es

Cet état de fait peut-il être associé aux politiques et aux choix gouvernementaux tant au palier fédéral que provincial? C’est ce que l’on peut croire en lisant cette étude importante. Prenons par exemple une statistique qui parle. De 1995 à 2013, le taux de pauvreté chez les personnes aînées est passé de 3,9% en 1995 à 11,1% en 2013.

Alors qu’un travailleur québécois sur deux n’a pas de régime de retraite, le gouvernement mettait en place un régime volontaire d’épargne retraite en entreprise. Mais encore! L’intention peut être bonne, mais encore faut-il que les travailleurs et travailleuses aient les moyens de cotiser à un tel régime. C’est pourtant tout le contraire qui se produit actuellement, alors que l’on remarque une accélération de l’endettement des ménages.

Y a-t-il contradiction dans l’approche gouvernementale? Le questionnement s’impose certainement. D’un côté, le gouvernement met en place une mesure favorisant l’épargne pour la retraite, sans obligation de cotiser au régime pour l’employeur et de l’autre côté, il s’attaque aux régimes de retraite entre autres municipaux, des travailleuses et travailleurs de l’État.

L’urgence de lutter pour un meilleur partage de la richesse!

Cette augmentation du taux de pauvreté chez les personnes aînées est le portrait de la société actuelle où une grande partie de la population s’appauvrit et peine à joindre les deux bouts. Pensons à l’augmentation d’endettement de la population, aux hausses fulgurantes de débranchement chez Hydro-Québec et aux besoins toujours croissants dans les banques alimentaires. C’est sans compter le fait que de plus en plus de personnes devront maintenant débourser de leur poche pour des services qui étaient précédemment offerts dans le secteur public.

La hausse des tarifs des services publics est un autre bon exemple de cette pression de plus 23 plus grande que l’on met sur les travailleuses et travailleurs, à toutes les phases de leur vie.

Cette étude démontre donc toute l’urgence de poursuivre notre lutte pour un meilleur partage de la richesse.

Guy Laurion