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    • 15 JUIL 20
    Outaouais : Monsieur Legault c’est le temps de négocier !

    Depuis plusieurs semaines le gouvernement Legault s’évertue à marteler dans l’espace public médiatique sa volonté, et celle de son gouvernement, à majorer les salaires de certain corps d’emploi des réseaux publics dont notamment celui du personnel du réseau de la santé en CHSLD. Ce message a pour effet de réduire les enjeux de la négociation à de simples priorités monétaires dans l’opinion publique. Le salaire est inévitablement un facteur déterminant lorsque l’objectif est de rendre un emploi plus attractif et que l’on souhaite du même coup assurer la rétention de la main-d’oeuvre. Ce que le gouvernement semble négliger, c’est qu’en réalité ce qui rend un emploi attractif est aussi l’ensemble des conditions de travail d’un emploi. Par exemple, les exigences requises et la reconnaissance des acquis pour occuper certains emplois dans le secteur bureau, la prévention en matière de santé et sécurité au travail, la surcharge de travail ainsi que l’encadrement de ce fléau qu’est le temps supplémentaire obligatoire. Toutes les conditions entourant l’organisation quotidienne du travail sont toutes autant des facteurs déterminants pouvant rendre les emplois plus attrayants dans le réseau de la santé.

    Au CHSLD Vigi de l’Outaouais, il y a une pénurie de main-d’oeuvre. Présentement plus de 6 postes de préposés aux bénéficiaires sont non comblés. Nous avons eu des discussions avec les représentants de l’employeur à l’effet que les postes qui sont disponibles ne sont pas attrayants puisqu’ils ne sont pas à temps complet et que le nombre de jours de travail est de 4 jours sur 10, ces journées variant d’un horaire à l’autre. Pour le reste du temps, la personne salariée est sur la liste de rappel. Personne ne veut de ces postes qui ne garantissent pas d’horaire stable, et ce, avec un nombre d’heures insuffisant pour assurer un revenu convenable. Ces postes non pourvus ont pour effet que les équipes de travail doivent quotidiennement composer avec du personnel en moins.

    « Comment voulez-vous maintenir des équipes de travail stables et en santé, et de fournir des soins adéquats quand les travailleuses et travailleurs sont à bout de souffle et épuisés par la surcharge quotidienne de travail ? », déclare Chantal Morin, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CHSLD Vigi de l’Outaouais (CSN).

    Pour Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais– CSN, « Les offres salariales insuffisantes du gouvernement de 5 % sur trois ans demeurent inchangées à ce jour. Il n’y a aucun développement marquant aux tables de négociation en regard aux enjeux sectoriels. Nous sommes aussi en attente du Conseil du trésor sur les travaux de négociation quant aux plaintes sur l’équité salariale. C’est inacceptable ! Monsieur Legault c’est le temps de négocier ! »

    C’est pour toutes ces raisons que les travailleuses et travailleurs présents aujourd’hui ont raison de se faire entendre et de revendiquer de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Et en ce sens, ils ont l’appui inconditionnel de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Fédération de la santé et des services sociaux CSN (FSSS-CSN) et du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais – CSN.
    Les syndicats de la FSSS-CSN demandent à leur employeur de mettre en place dès maintenant les moyens de prévention et de contrôle requis pour protéger adéquatement les travailleuses et travailleurs contre le mode de dispersion de la COVID-19 par voie aérienne, incluant l’utilisation d’équipements de protection individuelle appropriés. L’ensemble des procédures de prévention déployées dans l’établissement devront être révisées selon la FSSS-CSN.

    « S’il y a une chose qui est sûre, c’est que les travailleuses et travailleurs ne veulent pas revivre l’échec de la première vague. Rentrer au travail avec la peur au ventre chaque jour parce qu’on n’est pas assez protégé, ça ne marche pas. Les employeurs doivent envoyer le signal qu’ils ont appris la leçon et qu’ils vont changer leur fusil d’épaule. », de conclure Daniel Roy, vice-président de la FSSS-CSN.