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    • 09 JUIN 18
    La FSSS-CSN demande un moratoire sur la régionalisation de la paie Montréal

    Un projet de régionalisation de la paie se concrétise à Montréal. Pour la FSSS-CSN, ce projet soulève de grandes inquiétudes en pleine réorganisation générale du réseau. Avec la réforme Barrette, le personnel du réseau en a déjà assez comme ça ! C’est pourquoi la FSSS-CSN demande un moratoire sur ce projet de régionalisation de la paie à Montréal.

    Annonce d’une réorganisation menant à la régionalisation de la paie à Montréal

    Une rencontre a eu lieu le 7 mai dernier entre les représentants patronaux et les représentants syndicaux ayant des membres dans la catégorie du personnel de bureau et de l’administration des établissements, et ce, pour les aviser d’une importante réorganisation des activités liées à la paie, soit selon les articles 219 et 220 de la Loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par l’abolition des agences régionales.

    Cette réorganisation toucherait les établissements suivants : le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, l’Institut Pinel, l’Institut de cardiologie et le CHU Sainte-Justine.

    Le plan présenté soulève de grandes inquiétudes dans le contexte de la réorganisation générale actuelle du réseau et du taux d’absence maladie qui a bondi de près de 24 % depuis la mise en place de la réforme.

    Réorganisation sur réorganisation : c’est assez !

    Cinq des établissements visés par cette régionalisation ont déjà procédé à la fusion de leur système de paie respectif et cette fusion a occasionné une multitude d’erreurs. Certains établissements n’ont pas encore réussi à régler les nombreux problèmes apparus avec la migration des données d’un système vers l’autre. Les erreurs sont multiples : l’exactitude de l’ancienneté, le nombre de jours de vacances, de congés fériés, les banques de congés de maladie erronées, etc.

    Le personnel du service de la paie a été particulièrement touché par d’importants changements. Certaines travailleuses ont déménagé de lieu de travail trois fois depuis la mise en vigueur du projet de loi 10.

    Le manque de formation, d’encadrement, l’augmentation fulgurante de plaintes dues aux erreurs sur la paie occasionnent un stress important pour le personnel. Plusieurs personnes sont en arrêt de travail, d’autres ont littéralement quitté le réseau. D’ailleurs, un des établissements visés par la régionalisation a perdu plus de 80 % de son personnel! Nous ne pouvons qu’anticiper les impacts négatifs avec la régionalisation de la paie à Montréal qui touchera plus de 70 000 salarié-es!

    La fusion des établissements n’est donc pas sans effet quant aux difficultés d’attraction et de rétention du personnel et au taux d’absentéisme qu’éprouve présentement le réseau.

    Un moratoire nécessaire

    Avant de procéder à cette régionalisation, les erreurs de la première migration devraient d’abord être réglées, ce qui aurait l’effet positif de donner un répit aux équipes en place, de les rassurer, d’assurer la rétention du personnel et de conserver l’expertise au sein du réseau.

    La FSSS-CSN est disposée à trouver et à mettre en place des solutions, mais il est nécessaire de poser un premier geste soit celui de décréter un moratoire sur les régionalisations.

    Cela permettrait de régler les problèmes techniques en lien avec la migration des systèmes informatiques ainsi que de donner de l’oxygène aux équipes qui devront subir une deuxième réorganisation. Puisque la gestion du changement est un facteur de stress important, si ce facteur n’est pas pris en compte, la qualité des services risque d’en être grandement affectée. Ce temps d’arrêt nous apparaît donc nécessaire et non négligeable.