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    • 08 FÉV 19
    Négociation 2020 : déterminées à agir pour mettre fin à la crise du réseau

    Les délégué-es des syndicats de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) se sont rassemblés cette semaine pour lancer les discussions sur la négociation du secteur public de 2020.

    Face à la crise dans le réseau, il y a bien du pain sur la planche pour réussir à améliorer notre sort. Les délégué-es ont pris connaissance du résultat de la consultation du personnel qui a permis, notamment par un sondage électronique, d’obtenir les propositions de plus de 10 000 membres de la FSSS-CSN. Ce qui ressort est sans équivoque : la prochaine négociation devra s’attaquer à la surcharge de travail et à la précarité.

    Négocier pour agir contre la surcharge de travail

    Avec les compressions budgétaires et la réforme Barrette, la surcharge de travail est devenue une norme pour toutes les catégories de personnel du réseau de la santé et des services sociaux. C’est devenu, non pas une condition exceptionnelle, mais le quotidien de tout monde.

    La surcharge, c’est d’être évalué pour sa performance, d’être minuté pour le travail que l’on fait comme si on travaillait dans une chaîne de montage et sans prendre en considération qu’on travaille avec des gens, des personnes qui sont vulnérables. C’est d’être forcé de demeurer au travail en temps supplémentaire, parce qu’il n’y a pas assez de personnel pour s’occuper du monde.

    Pour le personnel administratif, c’est de subir le projet de loi 100, qui a remplacé une personne sur deux. Celles qui sont demeurées au travail doivent assumer la charge de travail de celles qui sont parties à la retraite.

    Pour le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires, c’est de crouler sous 18 % de tâches administratives. C’est devoir accomplir des tâches qui normalement devraient être accomplies par d’autres titres d’emplois et finalement ne pas avoir suffisamment de temps pour prodiguer des soins.

    C’est de travailler sans cesse avec des équipes de travail instables, des équipes incomplètes et essoufflées. C’est d’orienter et former constamment des personnes sans avoir aucune reconnaissance pour le faire. C’est de devoir compléter des statistiques et manquer de temps pour accomplir ses tâches professionnelles.

    C’est être assujetti à des règles administratives souvent au détriment de son autonomie professionnelle. C’est le travail qui est devenu de plus en plus complexe sans pour autant avoir du temps de formation offert par les employeurs. C’est de travailler avec des usagères et usagers qui ont des problèmes de plus en plus importants.

    Finalement, ça se traduit par le fait d’être forcé d’en faire toujours plus avec moins et de terminer sa journée de travail avec le sentiment qu’on n’a pas fait tout ce que l’on aurait voulu faire.

    Depuis, les trois dernières années, le taux d’assurance salaire a augmenté de près de 24 % dans le réseau. C’est une autre indication claire de l’ampleur de la crise que nous vivons. La surcharge nous rend malades.

    Discours de Jeff Begley au conseil fédéral de négociation de février 2019

    Les négociations de 2020 approchent dans le secteur public. C’est le temps de nous préparer pour améliorer notre sort! La prochaine négociation doit permettre de répondre au problème des inégalités sociales croissantes. Ça n’a pas d’allure! Il y a 26 personnes qui possèdent autant que la moitié de la population mondiale! Et il n’a fallu qu’une journée et demie aux plus grands PDG du Canada pour gagner autant que nous! Même chose pour les médecins qui ont vu leur rémunération presque doubler en 10 ans. Pendant ce temps-là, de plus en plus de gens qui travaillent dans le réseau doivent se serrer la ceinture. La crise de surcharge de travail dans le réseau de la santé et des services sociaux doit cesser. Jeff Begley, président de la FSSS-CSN, profite de son discours d’ouverture au conseil fédéral où nous discutons des négociations à venir pour dire que nous serons au rendez-vous pour exiger du gouvernement qu’il freine les inégalités!

    Posted by FSSS CSN on Monday, February 4, 2019

    Négocier pour agir contre la précarité

    La précarité c’est faire face à des employeurs qui gèrent les ressources humaines à la petite semaine. Ils se préoccupent davantage de leur colonne de chiffres que du personnel et des services.

    On dirait qu’il ne réalise pas que la majorité du personnel est des femmes. C’est pourtant 80 % de femmes qui travaillent en santé et services sociaux. Pourtant, les employeurs sont bien loin des préoccupations en lien avec la conciliation travail-famille-études.

    Pour le personnel, la précarité, c’est le stress de ne pas savoir où, quand et avec qui tu vas travailler. C’est de ne pas savoir si tu vas être capable de payer ton épicerie et ton loyer. C’est d’être constamment au bout de ton téléphone et devoir t’organiser à la dernière minute avec les enfants et ta famille. C’est d’être continuellement en adaptation avec un nouvel environnement de travail, une équipe de travail, c’est de travailler dans un climat d’instabilité pour les usagers.

    Défi cinq jours, cinq travailleuses ou travailleurs du secteur public ayant eu sur moi un impact positif.Évidemment, il serait difficile pour nous de ne cibler que quelques personnes. Alors merci à toutes les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des collèges et des organismes gouvernementaux, autant celles et ceux en contact direct avec la population que celles et ceux qui travaillent dans l’ombre. Grâce à votre engagement et à votre dévotion, vous nous offrez chaque jour des services indispensables d’une grande qualité.Nous désignons Caroline Senneville.#ditesmerci https://ditesmerci.info/

    Posted by Travailleuses et travailleurs du secteur public on Wednesday, February 6, 2019

     

    Lorsqu’on ajoute à la surcharge et à la précarité des taux de salaire qui ne sont pas compétitifs, ce n’est pas étonnant que l’on n’arrive pas à retenir et attirer du personnel dans le réseau. Pendant ce temps, les inégalités ne cessent de croître et les plus riches de notre société contribuent de moins en moins au financement de nos services publics.

    Nous ne sommes plus à l’heure de dénoncer, nous sommes à l’heure d’agir face à cette crise.

    Josée Marcotte