Des dizaines de travailleuses et travailleurs du Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Outaouais se sont rassemblés aujourd’hui pour rappeler à l’employeur l’urgence d’agir pour mettre fin à la pénurie de personnel. Sous le thème Arrêtez… de nous crinquer !, le syndicat CSN du CISSS de l’Outaouais dénonce le fait que l’employeur fait travailler les gens comme des robots.
Face à la pénurie, le personnel est traité comme des robots
Depuis la dernière intervention du syndicat CSN, il y a deux mois de cela, force est de constater que le problème est loin d’être réglé. D’août à octobre, il y a eu 155 nouvelles embauches pour les catégories de personnel affiliées à la CSN contre 176 départs. Le manque de personnel s’accroît, ce qui met une pression énorme sur les épaules des travailleuses et des travailleurs déjà surchargés et épuisés. Et cela a pour conséquence que de plus en plus de gens tombent au combat. Depuis juillet 2019, le syndicat CSN a dû intervenir dans plus de 100 dossiers à la CNESST et dans plus de 60 dossiers d’assurance salaire.
À cela s’ajoute le fait que des initiatives patronales ne vont pas dans le bon sens. Le CISSSO a aboli des postes à temps complet pour confier une part d’équipe volante à de nouveaux postes. Cela réduit ainsi la stabilité dont les patientes et patients ont grandement besoin pour bien guérir.
« Grâce à la mobilisation du personnel, la direction du CISSSO met maintenant le doigt sur les vrais bobos. Ils parlent de plus en plus de la pénurie, de l’absentéisme et de la santé organisationnelle déficiente. Ce qui manque, ce sont des gestes concrets pour mettre fin à la crise et cela doit se faire de concert avec les travailleuses et travailleurs qui connaissent leur milieu de travail. La rigueur de l’employeur est de mise pour que le personnel arrête de se sentir comme des robots! », explique Josée McMillan, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Santé et des services sociaux de l’Outaouais – CSN.
Comme le dit la PDG du CISSSO, Josée Filion, « C’est la responsabilité de tous de tout faire pour donner des soins de qualité. La clé pour y arriver, c’est de donner des conditions de travail qui ont de l’allure. ». « Le problème, il est simple : c’est que le réseau n’arrive plus à attirer et retenir du personnel avec les salaires insuffisants et les mauvaises conditions de travail. C’est à ça qu’il faut s’attaquer ! », enchaîne Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.
Le personnel de l’Outaouais attend des actions gouvernementales
Si le personnel du CISSS de l’Outaouais attend des actions de l’employeur, les travailleuses et les travailleurs veulent aussi que le gouvernement Legault prenne les moyens nécessaires afin de mettre fin à la crise qui sévit en Outaouais et dans l’ensemble du réseau.
« Nous ne lâcherons pas la pression. L’Assemblée nationale du Québec a enfin reconnu la particularité de notre région. Il faut maintenant que le gouvernement passe de la parole aux actes pour mettre fin à la crise dans le réseau ! Aujourd’hui, des robots confectionnés par le syndicat sont présents un peu partout en Outaouais. Notre action vise à symboliser comment les travailleuses et travailleurs se sentent actuellement dans les établissements de la région. Nous continuerons de faire ce qu’il faut pour que les dirigeantes et les dirigeants entendent enfin la détresse du personnel », poursuit Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO-CSN).
« La ministre McCann doit en faire plus. Les montants qui sont sur la table sont insuffisants pour régler la crise. Quand vient le temps d’aider le personnel épuisé qui soigne la population, on commence à connaître la chanson des gouvernements, il n’y a jamais d’argent. Ça ne peut pas durer comme ça ! », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN.