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    • 20 NOV 17
    Négociations locales : Le personnel est à bout de souffle et les employeurs doivent cesser l’hémorragie

    Les travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux qui relèvent du ministère de la Santé et des Services sociaux montrent des niveaux de problèmes de santé très préoccupants et en croissance. Les négociations locales sont une occasion en or d’améliorer les choses. 

    Les arrêts de travail augmentent et la charge de travail s’accroit un peu partout au Québec. Le Rapport de gestion du MSSS pour la période se terminant le 31 mars 2017 indique que le ratio d’heures en assurance salaire a connu une hausse de 17 % en 2016-2017 pour atteindre le niveau le plus élevé historiquement de 6,94 %. Le personnel de la santé et des services sociaux est formé à près de 80 % de femmes, ce qui représente 11 % de l’emploi féminin au Québec.

    La réforme Barrette a clairement empiré les conditions de travail de milliers de femmes au Québec et les établissements de santé et de services sociaux ne doivent surtout pas poursuivre dans cette direction.

    Les établissements du réseau de la santé et des services sociaux doivent absolument donner de l’air au personnel avec les négociations locales

    Suite à l’adoption du projet de Loi 10, les conventions collectives locales doivent être renégociées dans les nouveaux syndicats CIUSSS et CISSS. Ces négociations locales sont d’une importance cruciale pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux puisqu’elles sont au cœur des conditions de travail.

    Si à une époque passée le personnel pouvait être en nombre suffisant sur certains départements, ce n’est clairement plus le cas aujourd’hui. Face aux nombreux signaux sur l’état de santé du personnel du réseau, les employeurs doivent adopter une stratégie plus humaine et faire preuve de moins de mépris que le ministre Barrette. Il est urgent de mettre en place des conditions de travail pour retenir et attirer le personnel si l’on veut être capable de continuer d’offrir des services à la population dans toutes les régions du Québec. Les employeurs ont une occasion en or d’améliorer les choses avec les négociations locales qui débutent. Souhaitons qu’ils soient ouverts à régler les problèmes du personnel.

    Être capable d’offrir des services à la population, ça commence par un personnel en santé !

    Les établissements qui voudront en ajouter une couche en voulant introduire des conditions de travail encore plus difficiles seront les complices du ministre Barrette. S’ils adoptent des stratégies patronales oppressives, ils seront responsables de la poursuite du démantèlement de notre réseau. S’ils s’en prennent aux conditions de travail du personnel dans ces négociations locales, cela affectera nécessairement les services à la population.

    Les établissements qui seront capables de faire preuve d’innovation, de sensibilité et de collaboration avec le personnel seront capables de garder et d’attirer leur personnel. Les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux ont besoin de plus de stabilité, de mesures de conciliation famille-travail-études (CFTÉ) et de moins de précarité au travail.

    La dernière chose dont le personnel a besoin, ce sont des « Gaétan Barrette » dans chacun des établissements. Espérons que les gestionnaires seront capables de plus d’humanité !

    Si on veut aider le personnel épuisé du réseau, on doit faire autrement que le ministre Barrette !

    Josée Marcotte