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    • 09 SEP 19
    Une planète malade, des soignantes débordées

    Des milliers de personnes s’organisent pour la manifestation mondiale du 27 septembre pour le climat. Pourquoi les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs devraient s’intéresser à l’enjeu des changements climatiques ? Regardons cela ensemble.

    L’urgence climatique à nos portes

    L’urgence climatique devient chaque jour plus claire et plus forte qu’on le croyait. Il n’y a que les lobbyistes du pétrole et leurs politiciens d’une autre époque pour le nier : le réchauffement climatique s’accélère et ses effets se font de plus en plus sentir. Les Bahamas se relèvent tout juste de la tempête Dorian, les Îles-de-la-Madeleine aussi et nous nous rappelons des fortes inondations du printemps dernier. Les scientifiques le disent clairement : ces tempêtes et inondations vont aller en croissant en raison du réchauffement des eaux et de la montée des océans.

    Même chose pour les épisodes de canicule, qui sont plus longs et plus intenses, et pour la pollution de l’air qui crée des périodes de smogs particulièrement en milieux urbains.

    Tous ces phénomènes causés directement par le réchauffement climatique ont des effets dramatiques sur la santé de la population. Les tempêtes causent un stress intense auprès des personnes touchées, les parents comme les enfants. L’effet des changements climatiques, il se fait surtout sentir chez les plus vulnérables de notre société.

    Les changements climatiques alimentent notre surcharge de travail

    La planète est malade et c’est nous qui devrons appuyer les victimes. C’est déjà commencé. Demandez à des préposé-es aux bénéficiaires de vous parler des effets de la canicule sur les résident-es qu’elles soignent. Demandez à une éducatrice en CPE de vous parler du moral des enfants touchés par les inondations du printemps.

    Les effets des changements climatiques deviennent une réalité de notre quotidien au travail. Et ce n’est que le début. Si on ne fait rien, ce que nous vivons depuis quelques années n’ira qu’en s’accentuant.

    Vous me direz que le personnel du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs est déjà surchargé en raison de l’austérité et que les énergies ne sont peut-être pas au rendez-vous pour s’embarquer dans cette lutte. C’est bien vrai que nous n’avons pas été épargnés dans les dernières années et que nos réseaux vivent une crise inégalée. Tous les indicateurs sont au rouge et démontrent la détresse du personnel.

    Il faut poursuivre notre bataille pour trouver une sortie de crise et pour mettre fin à l’épuisement du personnel. Cela passe par des réinvestissements dans nos réseaux, par une amélioration de nos conditions de travail et de nos salaires. Mais cela passe aussi par une transition juste qu’il faut enclencher rapidement.

    Si nous n’agissons pas collectivement pour freiner les changements climatiques, nous nous trouverons devant une surcharge de travail permanente que nous ne pourrons que subir.

    Agir pour une transition juste

    Les dés ne sont pas encore joués. Il est possible d’agir collectivement pour réveiller nos élu-es et enclencher une transition juste. Des milliers de citoyennes et citoyens se rassemblent et posent des actions pour freiner le réchauffement climatique. C’est le cas de la Coalition solidarité santé qui a récemment endossé la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique.

    Les organisations syndicales s’organisent et viennent de créer le collectif La planète s’invite au travail. Les membres de la FSSS-CSN sont invités à participer en grand nombre à la manifestation pour le climat du 27 septembre prochain. Il y aura des manifestations dans plusieurs villes du Québec : à Montréal, Québec, Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières, Rimouski et Joliette.

    Si nous nous y mettons dès maintenant, nous pouvons freiner les changements climatiques et assurer un avenir viable à nos enfants. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui regroupe la communauté scientifique étudiant le climat est unanime : nous vivons actuellement les années les plus importantes de l’humanité. Notre action ou notre inaction collectives auront des effets sur notre avenir. Je ne sais pas pour vous, mais moi je choisis l’action et je serai dans la rue le 27 !

    Judith Huot