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    • 24 SEP 12
    Prise de position face aux changements ministériels prévus pour les RSG

    La représentante des responsables de service de garde (RSG) FSSS-CSN, Mme Lucie Longchamps, est très préoccupée par le traitement du ministère de la Famille et des aînés (MFA) à l’endroit de ses consœurs. Elle craint une remise en question de leur statut de travailleuse autonome, ce qui pourra les priver de plusieurs de leurs droits.

    Nous constatons que lors des travaux des comités prévus à l’entente collective, le ministère semble opposer les besoins des parents aux droits des RSG. Nous sommes convaincues qu’il est possible de trouver un équilibre qui respecte les deux parties. Cet équilibre est la garantie d’assurer une relation satisfaisante et respectueuse entre les RSG et les parents.

    Malgré nos nombreux commentaires, nous ne voyons que bien peu de changement au projet des ententes et de l’instruction no.8 qui en découle. Les membres du comité mixte ont assisté à chacune de ces rencontres avec ouverture, toutefois, nous ne sentons pas cette même ouverture de la part du MFA et des représentants des bureaux coordonnateurs (BC). Il serait désolant que toutes ces rencontres et échanges se soient déroulés seulement pour la forme. Il faut des résultats. 

    Plusieurs points sont litigieux dans les ententes prévues. Nous croyons que le manque de flexibilité dans ces ententes créera des conflits inutiles entre les parents et les RSG. Une entente de services d’une durée de 12 mois pourrait nuire à certains enfants. Une RSG pourrait désirer faire une entente plus courte avec un enfant ayant ou vivant avec une problématique, elle serait donc plus réticente à renouveler son entente, si celle-ci se doit d’offrir une entente d’une durée obligatoire de 12 mois.

    Nous croyons qu’il est possible de trouver un équilibre entre les besoins légitimes des parents et les droits aussi légitimes des RSG.

    Nous avons soumis au MFA quelques préoccupations concernant les fermetures obligatoires pour les absences de prestation de service (APSS). Nous aurions préféré que le MFA regarde avec nous des moyens pour éliminer quelques irritants dans l’application des APSS. Cependant, nous avons une entente jusqu’à l’automne prochain. Nous allons respecter notre entente. Cependant, nous pensons qu’une des priorités de la prochaine négociation sera de revoir l’application des APSS.

    D’ailleurs, le MFA prévoit dans les futures ententes demander les dates de prises des APSS près d’une année à l’avance. Cette demande crée un grand mécontentement, puisque les RSG ne peuvent avec certitude connaitre la date de leurs vacances. Aucun mécanisme pour effectuer des changements sans problème n’est prévu. Cette demande est contraire à notre entente collective.

    Nous nous demandons si le MFA ne remet pas en question le statut de travailleur autonome, avec plusieurs changements subtils aux règles du jeu. Bien sûr, avec le service juridique de la CSN, nous allons faire le nécessaire pour évaluer ce point sur une base régulière.

    Autre point litigieux, les 10 heures de garde obligatoires, les RSG qui le désirent doivent pouvoir concilier famille et travail, plusieurs d’entre nous exercent ce métier pendant plusieurs années, ne devrions-nous pas encourager ces femmes d’expériences? Elles doivent pouvoir adapter leurs horaires en fonction de leurs âges. Il y a tout près de 15 % des RSG soutien de famille, des RSG qui sont également des mères.

    La FSSS-CSN est en désaccord avec le fait que le MFA prévoit dans la future entente de services prescrite de recommander les parents au BC en cas de désaccord. La FSSS-CSN voit un lien malsain dans cette clause, les RSG sont les premières responsables de leurs services de garde. Les parents insatisfaits ou qui ont des commentaires devraient en tout premier lieu en discuter avec leur RSG, nous comprenons mal la vision du MFA.

    Le MFA prévoit également que les BC prennent part dans la décision d’accepter ou non un changement apporté à l’entente de services par un parent et refusé par une RSG. Les RSG connaissent les impacts des changements demandés, elles doivent pouvoir accepter ou refuser la demande du parent, sans une intervention des BC.

    Nous remarquons dans plusieurs régions que les listes de parents, pour des places à sept dollars, sont erronées et gonflées. Le MFA s’y fie pour accorder de nouvelles places. Nous notons également que cela vient nuire directement aux milieux familiaux. La FSSS-CSN demande que les listes soient révisées et que les parents qui sont déjà utilisateurs des services de garde ne soient pas enlevés, si tel est leurs besoins, mais qu’ils ne comptent plus comme des parents en attente.

    Dans certains cas, nous pensons que les remboursements anticipés pour les parents utilisateurs de la garde non régie encouragent le recours à ce type de service. Nous allons demander au comité sur les services de garde (CSN) de voir en profondeur cette question.

    Les RSG entendent régulièrement des propos peu élogieux venant des médias à l’endroit des milieux familiaux. Une distinction entre les services de garde régis et inspectés ou non doit se faire, ce n’est pas clair pour le grand public. Les publicités négatives font ombrage à toute la garde, et ce, sans distinction. Nous pensons qu’il serait dans l’intérêt du ministère, des CPE, des BC, et bien sûr de nous, les RSG, de faire une campagne sur la qualité des services offerts dans les services régis! 

    Nous tenons au développement du modèle des services de garde en milieu familial. Nous sommes persuadées que c’est dans l’intérêt de l’ensemble des intervenantes du milieu de travailler à soutenir, voire à améliorer le fonctionnement de ce modèle qui a fait ces preuves. Nous travaillons dans l’ensemble des comités prévus à l’entente collective avec cet objectif en tête. Nous espérons voir le développement d’un partenariat plus tangible entre le ministère et nous. Nous sommes, bien sûr, une des clés de la réussite dans ce réseau essentiel.

    Lucie Longchamps, représentante au secteur RSG-RI-RTF