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    • 22 JUIN 20
    Des problèmes à régler en santé et services sociaux

    Il y a urgence d’agir!

    Alors que les députés et les ministres de la CAQ se préparent aux vacances estivales, des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs du réseau public de la santé et des services sociaux s’apprêtent à affronter un été surchargé qui pourrait bien déboucher sur une seconde vague de la pandémie. Pour les syndicats du réseau public, les négociations en cours pour renouveler les conventions collectives doivent mener à des améliorations concrètes pour les salarié-es sur le terrain et, par le fait même, à de meilleurs soins et services à la population.

    Afin de rappeler qu’ils demeurent au front chaque jour et qu’ils continuent de porter le réseau sur leurs épaules, des militantes et des militants ont installé ce matin près d’une centaine de silhouettes brandissant des messages variés autour de l’Assemblée nationale du Québec.

    « Les représentantes et les représentants du gouvernement multiplient les déclarations, mais sur le terrain, les changements véritables se font attendre, déplore le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jeff Begley. Jusqu’à maintenant, le gouvernement a adopté une approche unilatérale et gère les conditions de travail à coup d’arrêtés ministériels. Pourtant, pour trouver des solutions durables et à long terme, cela doit passer par la table de négociation et nous en avons plusieurs à proposer, par exemple, pour éliminer les surcharges de travail, ajouter du personnel ou encore renforcer la santé et la sécurité dans les établissements. »

    Également, le gouvernement a promis un salaire d’entrée de 26 dollars l’heure aux préposé-es aux bénéficiaires (PAB) en CHSLD. Pourtant, un tel taux de salaire n’a jamais été offert par le gouvernement en négociation. Au contraire, le gouvernement laisse trainer les travaux sur l’évaluation de cet emploi en maintien de l’équité salariale, qui doivent mener à l’établissement d’un taux de salaire de 25,27 $, au sommet de l’échelle, pour l’ensemble des PAB ainsi que pour les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS).

    Conditions de travail

    « Les charges de travail s’intensifient, le personnel cumule des heures supplémentaires qui ne sont parfois même pas déclarées et des listes d’attente s’allongent, ajoute Danny Roy, vice-président responsable de la négociation à la Fédération des professionnèles (FP-CSN). Pour que nos milieux de travail soient attractifs et que le monde ait envie de rester, le gouvernement va devoir accepter nos solutions afin de mettre en place les avancées nécessaires au niveau des conditions de travail. »

    Autre exemple, le gouvernement a refusé jusqu’à maintenant de négocier les mesures spéciales COVID à mettre en place. Résultat : les établissements doivent gérer un éventail de primes incohérentes et injustes aux yeux du personnel qui est en droit de s’attendre à une pleine reconnaissance de leur travail. De plus, en l’absence d’entente sur les mesures de santé et de sécurité à mettre en place, du personnel a été infecté par le virus parce qu’il n’était pas protégé adéquatement et les mouvements de personnel entre les établissements ont accéléré la propagation du virus.

    La FSSS–CSN et la FP–CSN estiment que nous avons une occasion en or de redresser la barre. Les lacunes que les syndicats dénoncent depuis des années dans le réseau, pas seulement dans les CHSLD, sont maintenant de notoriété publique. Or, le gouvernement souhaite, avec raison, que l’État contribue activement à la relance de notre économie. Le premier endroit où on doit réinvestir, c’est dans les services à la population, malmenés par des décennies de réformes centralisatrices et d’austérité budgétaire.

    « Il faut agir maintenant. N’attendons pas la prochaine crise », réclament Jeff Begley et Danny Roy.

    Salaires

    En ce qui a trait aux salaires, l’offre du gouvernement totalise 5 % sur 3 ans, soit moins que l’inflation prévue. Quant aux conditions de travail, la FSSS–CSN veut notamment s’attaquer aux surcharges de travail, partout dans le réseau, au manque de personnel ainsi qu’à un renforcement de la santé et de la sécurité au travail.

    Près d’une centaine de pancartes illustrant des silhouettes de travailleuses et de travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux ont été installées devant l’Assemblée nationale à Québec. (Groupe CNW/CSN)