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    • 25 SEP 14
    Projet de loi 10 sur la santé et les services sociaux

    Une structure mastodonte et ingérable

    La CSN estime que les nouveaux établissements régionaux de la réforme Barrette seront des structures « mammouths » loin de la population. Pour améliorer l’accès, il aurait été plus avisé de décentraliser, comme en Suède, plutôt que de regrouper plusieurs dizaines ou même des centaines d’établissements avec des missions très différentes sous un même chapeau administratif autour d’un hôpital.

    Les nouveaux « centres intégrés de santé et de services sociaux », les CISSS, seront des mastodontes difficiles à gérer. L’exemple des CSSS il y a 11 ans, à l’initiative de Philippe Couillard, alors ministre de la Santé, ne permet pas de penser que fusionner encore plus permettra d’économiser, de diminuer le nombre de cadres et de donner un meilleur accès aux soins à la population. De fait, c’est l’inverse qui s’est produit depuis 10 ans.

    Par ailleurs, l’économie sera sans doute minime si les cadres sont relocalisés. « Si le passé est garant de l’avenir, on s’éloignera des besoins de la population au profit d’un plus grand contrôle par les médecins et les hôpitaux », lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

    La transition vers cette nouvelle mégastructure risque de provoquer le chaos et de prendre du temps. Les missions de l’agence, dont la prévention, la santé publique, de même que celles des centres de réadaptation en santé mentale et physique, et des centres jeunesse seront transférées au CISSS. « En se centrant sur l’hôpital, on dénature des missions essentielles du réseau, un non-sens », de poursuivre le vice-président de la CSN. On peut se demander s’il ne s’agit pas d’un simple changement de nom accompagné d’abolitions de postes de cadres.

    « C’est une réforme antidémocratique, puisque le ministre sera omnipotent avec de nombreux nouveaux pouvoirs, dont celui de nommer tous les conseils d’administration », ajoute Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Il n’y aura donc personne pour voir les changements d’un œil critique et attentif aux besoins des populations. En plus, cette réforme a été improvisée sans réelle consultation, comme la précédente, en 2003. « Il y aura une consultation bidon, mais les dés sont déjà pipés », ajoute Jeff Begley.

    L’actuelle réforme de structure sera suivie d’une réforme tout aussi importante du financement qui va consacrer la notion d’argent qui suit le patient. « Je crains fort que le deal de Barrette permette aux médecins de facturer davantage au cours des prochaines années, puisque l’argent suivra les patients. Une baisse des services sociaux et de la prévention servira donc à financer une hausse des revenus des médecins », affirme Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

    À propos
    La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux. Elle FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

    La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité, dont les Agences de la santé et des services sociaux.

    Fondée en 1921, la CSN regroupe 325 000 travailleuses et travailleurs, dont plus de 140 000 dans le réseau de la santé et des services sociaux, réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

    Renseignements
    Noémi Desrochers, Service des communications de la CSN
    Cellulaire : 514 216-1825
    noemi.desrochers@csn.qc.ca