< Retour Imprimer
    • 09 OCT 19
    Projet de loi sur les IPS : Il faut avant tout avoir les moyens de donner des soins de qualité

    Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), le projet de loi 43 déposé par la ministre McCann n’atteindra pas sa cible tant et aussi longtemps que le gouvernement n’aura pas mis fin à la crise de surcharge de travail dans le réseau.

    Le projet de loi 43 vise à donner plus de responsabilités aux infirmières praticiennes spécialisées (IPS), notamment pour le suivi de maladies courantes, pour déterminer des traitements médicaux et pour le suivi de certaines grossesses. Si ce projet de loi est une bonne nouvelle sur papier pour les services à la population et qu’il a le mérite de mieux reconnaître les compétences des professionnel-les en soins, la FSSS-CSN s’inquiète du contexte dans lequel il apparaît.

    Depuis des mois, les professionnel-les en soins et l’ensemble du personnel du réseau dénoncent la surcharge de travail permanente qu’elles subissent, notamment pour ce qui est du temps supplémentaire obligatoire (TSO). Bien que les IPS sont moins sujettes au TSO, les dernières données du MSSS nous indiquent que leur taux de rétention a diminué de manière significative cette année. L’exode du personnel du réseau semble donc atteindre ce titre d’emploi assez peu touché par le passé.

    Effacer le manque à gagner des établissements du réseau pour donner les moyens au personnel de soigner

    Lors du dépôt du premier budget du gouvernement Legault, la FSSS-CSN avait démontré que l’austérité des dernières années portait le manque à gagner pour les établissements du réseau à plus de 9 milliards de dollars depuis 2013-2014. Ces investissements manquants sont ce qui nuit le plus à l’autonomie professionnelle et qui nourrit la crise de surcharge de travail permanente. À cet effet, la FSSS-CSN demande au gouvernement Legault de revoir sa prévision de retour à l’austérité dès l’année prochaine.

    « Les compressions des dernières années ont mis à mal les conditions de travail. Les professionnel-les en soins vivent une réelle détresse actuellement dans le réseau. Reconnaître davantage l’autonomie des IPS, c’est bien. Mais on ne parviendra pas à changer le visage du réseau et à régler la crise sans s’attaquer à la source des maux. Et ça, c’est le fait que les investissements ne sont pas au rendez-vous pour permettre au personnel de souffler », lance Félix-Olivier Bonneville, infirmier et représentant des professionnel-les en soins à la FSSS-CSN.