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    • 15 AVR 14
    À quand une vraie réforme pour nos personnes âgées?

    Plusieurs événements inquiétants sont intervenus ces dernières années dans le secteur de l’hébergement pour les personnes âgées. On ne compte plus les fermetures de lits dans les CHSLD. Celles-ci ont entraîné des transferts vers des centres d’hébergement privés. Cette volonté politique de réduire le nombre de lits dans les CHSLD a obligé plusieurs personnes âgées à se résoudre à recevoir des services dans des résidences qui n’ont pas la capacité de le faire. Malheureusement, ce type de transfert a trop souvent été synonyme d’une diminution dans la qualité des services reçus.

    Les gouvernements successifs ont misé de plus en plus sur l’ouverture de places en ressources intermédiaires. On voit ainsi pointer de véritables méga-entreprises en ressources intermédiaires (RI), à des lieux de l’idée initiale d’offrir aux personnes âgées des résidences dans leur communauté. On le voit de plus en plus, l’hébergement des personnes âgées devient un marché lucratif et les entreprises affluent pour profiter de la situation.

    Dans certaines RI-entreprises, on voit des problèmes avec le fait que les personnes qui reçoivent les services ont des profils de perte d’autonomie trop élevés pour demeurer dans ce type de ressources. Malheureusement, les évaluations de suivi des profils des résident-es sont souvent trop espacées pour permettre d’avoir le portrait réel de la situation. De plus, la personne admise dans une ressource intermédiaire est réévaluée au moyen d’un autre outil que celui utilisé dans les CHSLD, ce qui occasionne des problèmes de cohérence. Tout cela a nécessairement un impact sur la qualité des services que les personnes âgées reçoivent. On doit tout mettre en œuvre pour s’assurer que les personnes reçoivent les bons services au bon endroit.

    Rappelons que l’événement tragique de l’Isle-Verte a suscité beaucoup de questions sur la sécurité des personnes âgées dans les résidences privées au Québec. Il reste encore beaucoup de travail à faire pour améliorer la situation. Pour la FSSS-CSN, il faut absolument augmenter la formation du personnel et mettre en place des mesures pour assurer la sécurité des résident-es, notamment pour ce qui est de la question des gicleurs et du ratio personnel/résident.

    Nous sommes maintenant de plus en plus de voix à nous élever pour questionner le portrait de l’hébergement des personnes en perte d’autonomie. La fermeture des places de CHSLD, le manque de contrôle sur le développement des résidences privées, le fait que les CSSS doivent maintenant recevoir les lits de débordement des centres hospitaliers sous peine d’amendes, la liste des problématiques est longue et la volonté politique de régler la situation se fait toujours attendre.

    Ce recours de plus en plus fort au privé dans l’hébergement des aîné-es s’est souvent accompagné d’une baisse des suivis et des exigences de conformité. Avec le projet d’assurance autonomie, qui mise encore une fois sur le recours au privé, on est en droit de se demander ce qu’il restera pour les soins à domicile.

    Dans ce contexte, nous sommes grandement préoccupés de la sécurité des résident-es et de la qualité des services qu’ils reçoivent dans les résidences privées. Nous avons fait le choix de prendre en charge les personnes en début de vie dans notre société québécoise par la création des services de garde à l’enfance. À quand une vraie réforme pour nos aîné-es?