La réforme du régime de la SST, ça presse !

Le gouvernement Legault devrait déposer son projet de loi réformant le régime de santé et sécurité au travail (SST) dans les prochaines semaines. La FSSS-CSN demande que cette loi vienne corriger les nombreux problèmes en prévention qui affectent le personnel du réseau.

Les travailleuses et travailleurs veulent que le gouvernement fasse le nécessaire en prévention pour leur garantir un milieu de travail sécuritaire et sain. En pleine période de crise, aucun compromis ne doit être accepté. La FSSS-CSN lance une capsule vidéo ^[1] pour s’assurer que le gouvernement entende notre message.

En jouant sur l’humour et le sarcasme, nous démontrons l’ampleur des problèmes de SST et l’urgence d’une réforme du régime qui réponde aux besoins du personnel, qui exige que les employeurs prennent leur responsabilité et que la CNESST joue pleinement son rôle.

Vous aimez cette vidéo ^[1] ? Partagez là dans votre réseau. Plus de gens la verront, plus nous aurons d’arguments pour nous assurer que le gouvernement réponde à nos demandes !

Une crise inégalée qui appelle à des changements en profondeur

Les travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux et des services de garde éducatifs vivent une crise inégalée. Les arrêts de travail ^[2] explosent en raison de la surcharge et du manque de prévention dans nos milieux de travail. À cela s’ajoute la pénurie qui touche l’ensemble des secteurs représentés par la FSSS, de la santé ^[3], en passant par le préhospitalier ^[4] et les services de garde éducatifs ^[5].

Toutes les données pointent dans le même sens :

• Hausse de 36 % des coûts pour les troubles musculosquelettiques dans les 2 dernières années
• Hausse de 45 % des chutes dans les 2 dernières années
• Hausse de 82 % des actes violents ^[6] envers le personnel au cours des 2 dernières années
• Hausse des chocs post-traumatiques chez les paramédics ^[7] et les répartiteurs médicaux d’urgence
• Près de 39 % des dossiers en assurance salaire en 2017-2018 impliquaient un diagnostic de santé mentale

En refusant d’agir davantage pour assurer notre santé et sécurité au travail, nos employeurs doivent payer une fortune pour assumer les coûts de nos absences au travail.

• L’assurance salaire coûte plus de 500 millions par année.
• Hausse de 34 % des heures d’absence en santé et sécurité du travail pour l’ensemble des établissements publics, passant de 3,3 à 4,4 millions d’heures de 2014 à 2018. L’équivalent de 2 400 personnes à temps complet.
• 24,5 millions d’heures en assurance salaire ^[8] pour l’ensemble des établissements publics en 2017-2018, un bond de 27,7 % en 3 ans. L’équivalent de 13 250 postes à temps plein.

Depuis des mois, nous dénonçons la situation. Nous avons produit plusieurs sondages-chocs et les résultats ont permis d’alerter la population. Nous avons pris la parole publiquement sans relâche pour que ça change. Nos syndicats interviennent au quotidien dans les établissements pour forcer les employeurs à agir. Nous avons aussi des demandes en prévention pour nos négociations ^[9].

Mais pour que ça change pour le mieux, ça prend une réforme de la loi !

Des lois qui ont besoin d’être revues en profondeur

Les deux principales lois en SST datent de plus de 30 ans. On peut se dire que nos milieux de travail ont pas mal changé depuis. En raison des pressions des employeurs, aucun gouvernement n’a changé ces lois.

Et cela mène à une situation inconcevable !

• Le réseau de santé et de services sociaux et le réseau des services de garde éducatifs ne sont assujettis à aucun mécanisme de prévention.
• 0 : Nombre de maladies à caractère psychologique présumées reconnues par la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles
• Les employeurs et la CNESST utilisent très largement le Bureau d’évaluation médicale ^[10] (BEM) pour contredire l’avis du médecin traitant. De toutes les contestations logées au BEM, 72,4 % proviennent des employeurs.

4 solutions pour agir en prévention

Le gouvernement, la CNESST ^[11] et nos employeurs doivent en faire plus pour que ça aille mieux.

Et ça tombe bien, parce que les solutions, on les connaît ! La réforme de la santé-sécurité du travail doit inclure nos 4 solutions.

• Instaurer l’intégralité des mécanismes de prévention
• Faire une mise à jour complète des maladies professionnelles, entre autres pour que soient reconnus les problèmes de santé psychologique
• Déjudiciariser le régime d’indemnisation de la CNESST, notamment par l’élimination du BEM, et revoir le financement du régime d’indemnisation
• Faire en sorte que la CNESST ^[12] joue pleinement son rôle en prévention et qu’elle en contrôle l’efficacité dans nos réseaux

C’est ridicule de laisser traîner les choses. Pour pouvoir soigner les gens, il faut qu’on soit en santé. La réforme de la loi, ça presse !

^[13]

Passons à l’action !

Pour que le gouvernement agisse dans le bon sens, nous devons être plusieurs à pousser dans le même sens. Les employeurs se préparent à faire des pressions pour réduire nos droits et convaincre le gouvernement d’en faire le moins possible pour notre santé et sécurité.

Ils ont le pouvoir de l’argent. Nous avons le pouvoir du nombre ! Faisons-le sentir !

Je partage la vidéo de la FSSS-CSN ! ^[14]

J’écris à mon député pour qu’il fasse pression sur le ministre du Travail pour une bonne réforme en SST ! ^[15]