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    • 29 NOV 12
    Rémunération des employés de l’État

    Les salariés du secteur public accusent toujours un retard

    Pour la CSN, l’étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), dévoilée ce matin, démontre qu’il subsiste toujours un retard salarial pour les employé-es de l’administration publique comparativement aux autres salariés québécois, et ce, tant au plan des salaires que de la rémunération globale.

    En raison du ralentissement de l’économie québécoise et des pressions à la baisse qu’il occasionne sur les conditions de travail dans le secteur privé, on aurait pu croire que les travailleuses et les travailleurs du secteur public auraient réduit ces écarts de rémunération. Pourtant, il n’en est rien : le salaire versé pour un même emploi dans le secteur public est inférieur de 11,2 %, en moyenne, au salaire octroyé partout ailleurs. Cet écart est sensiblement le même que l’année dernière. Toutefois, il varie fortement d’un titre d’emploi à l’autre. Par exemple, un ouvrier de l’administration publique accuse un retard salarial de 32,2% par rapport à un ouvrier du secteur privé – une dégradation de plus de 2 points comparativement à l’an dernier.

    En ce qui a trait à la rémunération globale (notion qui inclut le salaire, les heures travaillées, le régime de retraite et autres avantages sociaux), les salarié-es syndiqués du secteur public gagnent en moyenne 13 % de moins que les syndiqués du secteur privé.

    Les données publiées par l’ISQ relatives aux différents régimes de retraite viennent démentir les préjugés à l’égard des régimes publics. La cotisation du gouvernement au régime de retraite de ses employés représente 6,6 % de leur salaire, alors que pour les employeurs des autres secteurs, ce taux représente 9,7 %.

    Rien pour régler les pénuries de main-d’œuvre

    « Les données de l’ISQ démontrent que les salaires et le régime de retraite des employés de l’État sont loin d’être aussi avantageux que ce que certains voudraient nous faire croire, remarque Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Ce n’est pas en laissant leurs conditions se dégrader que nous pourrons régler les problèmes de coût et d’efficacité entraînés par le recours grandissant au secteur privé. »

    Les problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre préoccupent la porte-parole syndicale. « Avec tout ce qu’on entend sur les problèmes causés par la perte d’expertise dans la fonction publique, ces données n’ont rien de rassurant. Ce n’est pas en laissant nos ouvriers, nos ingénieurs et nos analystes quitter vers le secteur privé que la société québécoise pourra reprendre le contrôle de ses grands chantiers », précise Mme Lévesque. Pour certains types d’emploi, les écarts semblent en effet gigantesques : 48,1 % pour un technicien en génie, 24,7 % pour un analyste en informatique.

    « La situation est particulièrement préoccupante dans le réseau de la santé, souligne la vice-présidente de la CSN. Les salarié-es sont toujours tentés de se tourner vers le privé, puisque les conditions de rémunération y sont meilleures. Les établissements publics doivent alors avoir recours aux agences de personnel, ce qui fait exploser les coûts. Personne ne sort gagnant de cette situation, ni le gouvernement ni le personnel et encore moins les contribuables.

    « L’État québécois n’offre plus aucun incitatif aux individus qui voudraient y faire carrière, déplore Mme Lévesque. Le recours à la sous-traitance implique des coûts additionnels. En ce sens, la situation des ouvriers spécialisés est particulièrement préoccupante. Nous aurions pu nous attendre à ce que le gouvernement accélère les travaux découlant de notre dernière négociation, alors qu’il n’en est rien. Rien pour régler les importantes pénuries de main-d’œuvre qui sévissent. »

    Fondée en 1921, la CSN rassemble 300 000 membres, dont 160 000 œuvrent dans les secteurs public et parapublic québécois. Ils sont regroupés au sein de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).