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    • 27 NOV 19
    Les assistant-es techniques seniors en pharmacie (ATSP) subissent la crise du réseau

    La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dévoile les résultats d’une vaste enquête sur les conditions de travail des assistant-es techniques seniors en pharmacie. Cette étude illustre l’ampleur de la crise qui touche l’ensemble du personnel du réseau, alors que 88 % des répondantes indiquent être constamment pressées par le temps à cause d’une forte charge de travail.

    Les assistant-es techniques seniors en pharmacie (ATSP) et les assistant-es techniques en pharmacie (ATP) ont la responsabilité de préparer les médicaments dans les établissements du réseau. S’agissant d’un secteur en constante évolution, elles doivent s’adapter en plus de se voir confier de plus en plus de responsabilités.

    La FSSS-CSN les a consultés à l’aide d’un sondage électronique, mené du 16 avril au 1er juillet 2019. Ce sont 987 ATSP et ATP œuvrant dans le réseau public de santé et de services sociaux qui y ont répondu, soit environ 40 % des ATSP et ATP à l’emploi du réseau.

    Une surcharge de travail croissante pour les ATSP et ATP

    Ce qui ressort principalement des résultats de l’étude de la FSSS-CSN, c’est le fait que les ATSP et ATP subissent une surcharge de travail de plus en plus importante.

    Les résultats l’illustrent :

    •  97 % des répondantes notent que leur travail est plus exigeant avec le temps.
    • Les causes de la surcharge de travail sont :
      • Le manque de personnel (82 % des répondantes),
      • L’augmentation du nombre de patients (60 %),
      • Les changements dans la structure (53 %).
    • 74 % ont fait du temps supplémentaire dans les 6 derniers mois.
    • 79 % soulignent qu’elles se sont rendues au travail alors qu’elles auraient dû rester à la maison pour cause de maladie dans les 12 derniers mois (contre 56 % pour les salarié-es québécois).
    • 61 % ont le sentiment que leur travail n’est pas accompli selon les règles de l’art et cela les perturbe.
    • 97 % indiquent qu’il arrive que des collègues absents ne soient pas remplacés.

    « Les compressions budgétaires successives et une réforme qui a désorganisé le réseau ont eu pour effet d’accentuer la charge de travail et de freiner l’offre de services des pharmacies des établissements du réseau aux patient-es », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

    Une surcharge qui touche les services à la population

    Cette surcharge de travail constante ne peut faire autrement que d’entraîner des conséquences négatives pour la population, comme en témoignent les résultats du sondage :

    • Augmentation des situations à risque (erreur de médicaments, erreur de transcription, etc.) (87 % des répondantes)
    • Compromis sur la qualité du travail (64 %)
    • Des délais dans la réponse aux demandes des pharmaciens et/ou des médecins (50 %)

    « Le poids que les assistant-es techniques seniors en pharmacie ont sur les épaules se transfère sur les services à la population. Quand la pharmacie d’un hôpital ne parvient pas à répondre aux demandes, les patient-es attendent plus longtemps et le risque d’erreur grimpe », lance Marie-Line Séguin, assistante technique en pharmacie et vice-présidente régionale de la FSSS-CSN.

    Des solutions pour améliorer le quotidien des ATSP et ATP

    L’analyse de la FSSS-CSN a permis de recueillir les solutions des ATSP et ATP pour améliorer leur quotidien au travail et les services à la population. Selon elles, il faut agir en priorité sur :

    • L’embauche de personnel (74 % des répondantes)
    • La réduction de la charge de travail (64 %)
    • Des augmentations salariales (98 % jugent que leur salaire est insuffisant)
    • Une accentuation de la formation continue (88 %)
    • La possibilité de participer aux décisions qui ont un impact sur leur travail (62 %)
    • Une meilleure gestion (60 %)
    • Des mesures de conciliation travail-famille-études (53 %)

    « Le gouvernement Legault donne l’impression de ne se soucier que de certains titres d’emploi dans le réseau. Si on veut mettre fin à la crise du réseau, il faut agir en profondeur et avec une vision d’ensemble. La parole des assistant-es techniques en pharmacie est claire : il est temps d’appliquer des mesures pour améliorer les conditions de travail et salariales et régler dès maintenant les plaintes de maintien de l’équité salariale actuellement en discussion avec le Conseil du trésor afin d’éliminer la discrimination salariale qui perdure pour ces travailleuses depuis 2010 », de conclure Jeff Begley.