< Retour Imprimer
    • 10 OCT 18
    Bilan des DPJ 2018 : Les centres jeunesse, parents pauvres de la réforme Barrette

    Le bilan annuel des DPJ fait une fois de plus état des défis à relever pour aider les jeunes vulnérables. Alors que les signalements augmentent, les centres jeunesse subissent les contrecoups d’années d’austérité et les dédales de la réforme Barrette. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) demande au nouveau gouvernement de prendre acte des ratés de la gouverne libérale et d’agir pour les jeunes vulnérables.

    Chaque année, la sortie du bilan annuel des DPJ est un triste moment où l’on constate l’ampleur du travail à faire pour répondre aux besoins des jeunes vulnérables. Depuis l’année 2015-2016, le nombre de signalements traités a augmenté de 9,4 % et le nombre de signalements retenus, de 11,6 %, sans qu’on assiste à une hausse du financement des centres jeunesse. Au contraire, ils ont subi des millions de coupes budgétaires.

    • Le financement prévu pour l’année en cours est nettement insuffisant. L’augmentation des crédits budgétaires pour le volet des jeunes en difficulté est de seulement 1,8 % en 2018-2019 ;
    • Il y a encore des coupes qui sont prévues en 2018-2019 à Montréal dans certains centres d’activités (par exemple dans le soutien aux services de santé mentale et dans les unités de vie pour jeunes) ;
    • Le tout dans un contexte où la population des jeunes de 0 à 17 ans augmente de 2 % de 2011 à 2017 ;
    • Le personnel des centres jeunesse et du réseau est surchargé comme jamais. Un récent sondage rendu public par la FSSS-CSN illustre que près de 80 % des répondantes rapportent que leur charge de travail s’est alourdie dans les trois dernières années, ce qui occasionne souvent des compromis dans la qualité des services.

    « Sous le gouvernement Couillard, les centres jeunesse comme tous les services sociaux ont été frappés de plein fouet. Ces décisions gouvernementales mettent des centaines de jeunes à risque, abandonnent leurs familles et affaiblissent le personnel. Ça ne peut plus durer ! », lance Marie Pagès, représentante des technicien-nes et professionnel-les à la FSSS-CSN.

    Des solutions pour améliorer le sort du personnel et des jeunes vulnérables

    Dans les dernières semaines, la FSSS-CSN a mis de l’avant plusieurs solutions pour régler la crise vécue par le personnel du réseau. Ces solutions s’appliquent aussi au personnel des centres jeunesse.

    • Réinvestir dans notre réseau public de santé et de services sociaux, notamment pour mettre fin à la pénurie de personnel ;
    • Lier un port d’attache à chaque poste, pour s’assurer que le personnel des centres jeunesse soit plus stable ;
    • Reconnaître le secteur de la santé et des services sociaux comme un secteur prioritaire en santé et sécurité au travail pour donner des outils concrets pour freiner l’explosion des arrêts de travail ;
    • Miser sur le personnel administratif pour assurer une organisation du travail efficace et libérer les équipes de ces tâches ;
    • Uniformiser les affichages pour pouvoir compter sur l’expertise du personnel.

    « Le nouveau gouvernement de François Legault aura beaucoup de pain sur la planche s’il veut améliorer les choses en santé et services sociaux. Le rapport d’aujourd’hui démontre qu’il devra se mettre au travail pour que les services sociaux cessent d’écoper. Nous avons plusieurs solutions à lui proposer pour améliorer les services aux jeunes vulnérables. Il faut assurer un financement conséquent c’est certain, mais il faut aussi répondre à la surcharge du personnel. C’est par là que ça passe pour se donner les moyens de veiller à l’intégration sociale de ces jeunes », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.