Pour mieux comprendre les réalités des lesbiennes et bisexuelles

Le comité LGBT de la FSSS-CSN souhaite rendre visibles les réalités des personnes LGBT+. Depuis sa fondation, le comité fait un travail continu de sensibilisation aux vécus de la diversité sexuelle et de genre.

Comme organisation syndicale représentant des milliers de travailleuses et travailleurs, nous nous devons de défendre les droits de l’ensemble de nos membres, y compris des personnes LGBT+. Lutter pour des environnements de travail sans discrimination est à ce niveau une priorité. Et pour y parvenir, il est important de miser sur la sensibilisation et l’information.

À travers les années, nous avons cherché à démystifier les enjeux touchants les gais, les personnes trans et nous souhaitons aussi en faire savoir davantage sur les enjeux touchant les lesbiennes et bisexuelles.

Lesbiennes et travail

Le lesbianisme ^[1] désigne l’attirance sentimentale ou sexuelle entre deux femmes. On parle aussi d’« homosexualité féminine » pour qualifier cette attirance. Le terme lesbienne est utilisé pour désigner une femme homosexuelle. La sexualité féminine est largement construite, au cours de l’histoire, par des hommes qui ont reconnu de manière limitée le lesbianisme comme une sexualité possible ou valide.

Comme l’indique une étude de Line Chamberland  ^[2]: « L’environnement de travail demeure l’un des espaces sociaux où les gais et les lesbiennes hésitent encore à se montrer tels qu’ils sont. » Elle s’est donc intéressée à documenter les formes de marginalisation, de discrimination et d’exclusion à l’égard des travailleurs gais et des travailleuses lesbiennes dans les divers secteurs d’emploi.

Les lesbiennes luttent depuis longtemps contre les préjugés et stéréotypes construits par notre société. Cette lutte est semée d’embûches. Par exemple, ce n’est qu’en 2019 que Google a finalement entendu les demandes et a réagi ^[3]. Dorénavant, le mot lesbienne n’est plus associé, en premier lieu, à du contenu pornographique. Si vous faites le test, vous verrez que c’est la définition Wikipédia, des définitions, des articles de presse ou d’associations qui apparaissent.

Les lesbiennes subissent aussi trop souvent de l’homophobie dans notre société. D’ailleurs, plusieurs études ^[4] démontrent que les personnes LGBT+ sont plus à risque de subir des agressions sexuelles ou physiques.

Les lesbiennes subissent une double discrimination ^[5], en tant que femmes et en tant que lesbiennes. Elles doivent composer avec une série de stéréotypes de la part des collègues qui croient notamment que le lesbianisme est le fruit d’une réaction négative envers les hommes. La plupart craignent de recevoir des étiquettes si elles dévoilent leur homosexualité.

Lors de l’intégration dans un nouveau milieu de travail le dévoilement de son orientation sexuelle ^[5] peut parfois avoir des répercussions durables avec les collègues voilà pourquoi plusieurs choisiront plutôt la discrétion pour un certain temps, le temps d’évaluer le coût possible envisagé.

Le choix de dévoiler ou non son orientation sexuelle appartient à chaque personne ^[5]. Le choix des personnes à qui cette confidence est faite appartient aussi à la personne LGBT. Ce n’est pas parce qu’une personne vous fait confiance à vous que cela veut nécessairement dire qu’elle est prête à le dire à l’ensemble du milieu de travail. Voilà pourquoi, si vous recevez une telle confidence, veuillez le recevoir comme un privilège et non comme une mission de transmission de l’information. Le tort que vous pouvez causer à cette personne et aussi à vous-même peut avoir des répercussions beaucoup plus grandes que vous l’imaginiez en jasant autour de la machine à café.

L’étude de Line Chamberland ^[2] vient à la conclusion que : « Les gais et lesbiennes sont donc amenés à devenir des êtres stratégiques, à l’écoute de leur environnement afin d’y détecter des signaux quant à son ouverture ou fermeture par rapport à l’homosexualité, appelés à réévaluer constamment leurs choix identitaires à la suite de changements dans leur trajectoire personnelle, dans leur contexte de travail ou dans les lois et les attitudes sociales à l’égard de l’homosexualité. Divulguer ou dissimuler son orientation sexuelle en milieu de travail ? Il n’y a pas de réponse unique et ni de bonne ou de mauvaise stratégie. À cet égard, il vaut mieux s’efforcer de comprendre et respecter les choix des uns et des autres, plutôt que les juger. Cependant, la création d’environnements de travail accueillants et sécuritaires pour les gais et lesbiennes ne peut que favoriser des aménagements identitaires qui ne soient pas imposés par l’hostilité de l’entourage ni par les risques encourus quant aux conséquences négatives d’un dévoilement. »

Bisexualité et travail

La bisexualité ^[6] est le fait d’éprouver de l’attirance sexuelle ou des sentiments amoureux pour plus d’un sexe ou genre. Si le mot bisexualité n’a été forgé qu’au début du XXe siècle, la bisexualité a une histoire bien plus ancienne.

SOS homophobie ^[7] indique que : « Les hommes et femmes se disant bisexuel-le-s aiment, simultanément ou à des périodes distinctes de leur vie, des femmes et des hommes. Contre une vision en noir et blanc qui opposerait deux mondes totalement séparés — hétérosexualité et homosexualité — la bisexualité regroupe une grande variété de situations entre les deux. Utilisé dans son sens actuel par médecins et psychologues à la fin du XIXe siècle, le mot “bisexualité” est plutôt récent. »

Selon Wikipédia ^[6] : « La perception binaire de la sexualité humaine, soit la conception selon laquelle on ne peut être qu’hétérosexuel ou homosexuel, généralisée dans la culture populaire et présente dans nombre de travaux universitaires, a conduit à une occultation de la bisexualité comme phénomène spécifique, en particulier dans les sciences humaines des XIXe et XXe siècles. »

Les personnes bisexuelles subissent elles aussi de l’homophobie et sont victimes de discrimination. Il peut être difficile pour les personnes bisexuelles de s’identifier comme telle dans leur milieu de travail parce qu’elles s’exposent aux jugements et stéréotypes.

C’est de notre responsabilité à toutes et tous de créer un environnement de travail ouvert à tout le monde. C’est en nous informant et en étant ouvert d’esprit qu’on peut avancer ensemble vers un monde sans discrimination.

Pour en savoir plus :

• Gagner l’égalité des droits des LGBT dans le monde du travail. Guide d’action syndicale de la CGT ^[5]
• LGBT —Conseil québécois LGBT ^[8]
• COMING IN CORP  ^[9]: vidéos donnant la parole aux salarié-e-s LGBT en entreprise
• Lesbiennes et ITSS ^[10]
• Certains LGBTQ se font harceler en ligne. Restez en sécurité ^[11]

Références

• Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ)  ^[12]: Seul organisme de défense de droits s’adressant exclusivement aux lesbiennes québécoises. Nous avons le mandat de représenter toutes les lesbiennes de (toutes religions, âges, situations professionnelles, réalités économiques, origines, corps et habitat) autant au niveau politique que terrain.
• Centre de solidarité lesbienne (CSL)  ^[13]: S’appuyant sur l’analyse féministe, le CSL a pour mission d’améliorer les conditions de vie des lesbiennes en leur offrant des services et des interventions adaptés à leur réalité, et ce, dans les domaines de la violence conjugale, du bien-être et de la santé.
• Lez Spread the Word ^[14]: LSTW une organisation LGBTQ + qui se consacre à la production de contenu par et pour les femmes lesbiennes. Il vise entre autres à s’éloigner des stéréotypes véhiculés dans la société et à donner plus de modèles positifs.
• Réseau Vidé-Elle ^[15]