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    • 05 DÉC 19
    Le gouvernement fait subir une double discrimination salariale aux femmes qui travaillent dans le réseau de la santé et des services sociaux

    Au Québec, malgré les avancées réalisées quant aux droits des femmes, il est choquant de constater qu’en 2020, le gouvernement laisse perdurer volontairement une double discrimination à l’endroit du personnel qui œuvre dans le réseau public de la santé et des services sociaux. Rappelons que ces emplois sont occupés très majoritairement par des femmes.

    Les femmes au service de l’État en santé et services sociaux ont moins d’argent dans leurs poches

    Ces femmes ont moins d’argent dans leurs poches que leurs collègues qui œuvrent dans d’autres secteurs, soit ceux de l’administration gouvernementale et les « autres » appartenant aux sociétés d’État ainsi qu’aux institutions fédérales et aux municipalités. Le gouvernement traite les femmes à son emploi, soit celles offrant des services de santé et services sociaux, comme des employées de deuxième classe.

    Pour le gouvernement « prendre soin des personnes » vaut moins que de « s’occuper des routes » 

    Selon les données rendues publiques dans le rapport de l’Institut de la statistique du Québec, en matière de rémunération globale, soit en incluant les salaires, les avantages sociaux et le nombre d’heures travaillées, on observe un gigantesque écart de 24,9 % en faveur des « autres travailleurs de secteurs publics ».

    C’est du côté des employés municipaux, au sein des villes de plus de 25 000 habitants, que l’on retrouve l’écart le plus imposant. Les fonctionnaires municipaux profitent d’une rémunération globale supérieure de 35 % à celle du personnel de l’administration provinciale qui occupent des postes comparables. Cet écart s’explique entre autres par le fait que les femmes à l’emploi du réseau de la santé et des services sociaux ont subi l’austérité et des lois spéciales imposant des conditions salariales. Le gouvernement traite les femmes comme du personnel de deuxième classe à chaque négociation. Cet écart est inacceptable et le gouvernement doit mettre fin à cette discrimination systémique fondée sur le sexe.

    À l’aube de la prochaine négociation, il est temps que le gouvernement cesse cette discrimination salariale. À défaut de le faire, le réseau de la santé et des services sociaux aura de plus en plus de difficulté à attirer et à retenir du personnel et c’est toute la population du Québec qui va en souffrir.

    Le gouvernement laisse tomber les femmes en matière de maintien de l’équité salariale

    Comme si ce n’était pas assez, le gouvernement tarde toujours à reconnaître la discrimination salariale à l’intérieur même du réseau de la santé et des services sociaux et à se conformer à la Loi sur l’équité salariale.

    Des dizaines de milliers de travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux ne sont toujours pas payées à la juste valeur de leur travail depuis bientôt dix ans. Le gouvernement s’entête depuis 2010, à la suite de son exercice d’évaluation d’emplois, à faire des économies sur le dos des femmes.

    L’État en tant qu’employeur devrait être un modèle quant au respect du principe d’équité salariale en milieu de travail

    Le message que le gouvernement envoie aux femmes, c’est que l’équité salariale dans le réseau de la santé et des services sociaux, ce n’est pas une priorité, même si ces milliers de travailleuses attendent, depuis le 31 décembre 2010, un salaire qui représente la réelle valeur de leur emploi.

    C’est inconcevable que des discriminations à l’égard des femmes persistent encore aujourd’hui. Depuis des années, nous travaillons sans relâche pour démontrer qu’il y a discrimination. Le gouvernement dispose de toute l’information nécessaire pour régler la situation, pourtant le dossier s’éternise. On ne peut pas accepter que le plus grand employeur du Québec, où travaillent en majorité des femmes, bafoue ce droit fondamental.

    Il y a bientôt dix ans que le gouvernement se traine les pieds dans ce dossier. En plus de tenir les services publics à bout de bras, les femmes se sentent choquées et épuisées par l’absence de volonté à régler ce dossier.

    Actuellement en conciliation pour régler ces plaintes de maintien de l’équité salariale, il est temps que le discours politique d’équité se transforme en actes concrets.

    Les femmes ont droit à un traitement juste et équitable

    Pour que nous puissions fièrement continuer de dispenser les meilleurs services à la population tout en recevant un traitement juste et équitable, le gouvernement doit cesser dès maintenant cette double discrimination salariale.

    Josée Marcotte