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    • 08 AOÛT 20

    Des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) de partout au Québec se donnent rendez-vous aujourd’hui, devant l’Assemblée nationale, pour un second week-end «ASSS Maintenant ou jamais». Majoritairement des femmes, les ASSS exigent la juste reconnaissance de leur travail. Elles sont plus de 6000 au Québec à assurer le maintien à domicile de centaines de milliers de Québécoises et de Québécois qui, sans elles, devraient se tourner vers les centres d’hébergement avec soins.

    Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), cette juste reconnaissance passe en premier lieu par le règlement des plaintes en maintien de l’équité salariale, un dénouement qu’elles attendent depuis plus de dix ans. « Les ASSS ne sont pas placées correctement dans la structure salariale de l’état ce qui fait qu’elles ne reçoivent pas le salaire qu’elles devraient explique la vice-présidente de la FSSS–CSN, Josée Marcotte. Leur rôle et leurs responsabilités ont évolué sans qu’on corrige en même temps leur rémunération. Nous réclamons depuis 2010 une réévaluation complète de cet emploi, conformément à la Loi sur l’équité salariale. Jusqu’à maintenant, le gouvernement fait la sourde oreille ».

    Pour la FSSS–CSN cette fermeture du gouvernement est paradoxale car il a lui-même évoqué vouloir faire du soutien à domicile une priorité. Il faut savoir que les services dans ce secteur sont sous-développés au Québec. La plupart des aîné-es souhaitent demeurer à leur domicile le plus longtemps possible mais les ressources sont insuffisantes. Pourtant, du point de vue budgétaire, il est beaucoup plus économique pour l’État d’assurer de bons services en soutien à domicile que dans les centres d’hébergement.

    Négociations

    En outre, la FSSS–CSN porte plusieurs propositions pour consolider le soutien à domicile à l’occasion des négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public.

    « Nous sommes d’avis que les ASSS peuvent contribuer largement à l’amélioration de la qualité de vie des Québécoises et des Québécois en perte d’autonomie, poursuit Josée Marcotte. Par exemple, elles doivent faire partie des équipes soignantes. On doit améliorer les conditions encadrant l’intégration de nouvelles salariées dans les équipes. Comme d’autres salarié-es, elles souhaitent également qu’on trouve des solutions aux problèmes de conciliation famille–travail–études, en santé–sécurité ou encore aux surcharges de travail». 

    Sortir de l’ombre

    « Les ASSS œuvrent dans l’ombre depuis beaucoup trop longtemps, enchaîne la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Ann Gingras. Leur contribution est absolument essentielle mais pourtant, lorsque vient le temps de répondre aux défis que nous avons devant nous, elles sont complètement ignorées par les décideurs. On l’a vu au cours de la crise de la COVID-19 : leurs besoins, en termes de protection individuelle et d’organisation du travail, ont été complètement balayés du revers de la main. Pourtant, une partie de la solution se trouve bel et bien dans le soutien à domicile ! Le premier ministre Legault vante ses Maisons des aînées à venir mais il ferme les yeux devant la dévastation qui a eu lieu au niveau des services de soutien à domicile.»

    Selon une récente étude de l’Institut canadien d’information sur la santé, une personne sur neuf admises en centre d’hébergement en 2018-2019 aurait pu demeurer à domicile en recevant les soins et services appropriés. Il en va non seulement de la saine gestion des finances publiques et de la qualité de vie de ces personnes mais aussi de la nécessité d’enlever une certaine pression des CHSLD. Le lourd bilan de la COVID-19 dans les CHSLD milite en effet pour une révision des services en faveur du maintien de à domicile.

    À propos
    La FSSS–CSN réunit 110 000 travailleuses et travailleurs dont près de 90 000 du réseau public de la santé et de services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel.