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    • 06 DÉC 18
    Polytechnique, il ne faut pas les oublier!

    À l’occasion de la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, portons le ruban blanc. Nous porterons ce ruban en geste de solidarité et de protestation à l’égard de la violence faite aux femmes.

    Le 6 décembre 1989, quatorze femmes âgées de 20 à 31 ans sont assassinées à l’école Polytechnique de Montréal parce qu’elles ont fait le choix de la liberté et de l’audace. Ce choix d’aller là où les confrères sont plus nombreux que les consœurs. Si elles voulaient être des architectes d’un monde différent, elles ne pourront jamais réaliser leur rêve. Elles sont mortes pour s’être posées en égales de leurs collègues. Elles s’appelaient Maud, Hélène, Nathalie, Geneviève, Michèle, Sonia, Anne-Marie, Annie, Maryse, Barbara, Anne-Marie, Maryse, Annie et Barbara.

    Le drame qui s’est alors produit à l’Université de Montréal était un acte de misogynie qui n’est pas sans évoquer la chasse aux sorcières d’une autre époque. Une misogynie clairement exprimée par Marc Lépine lorsqu’il est entré dans une classe et a vociféré : « J’haïs les féministes » pour ensuite isoler les étudiantes et faire sortir les étudiants. Puis, il a systématiquement tiré sur les femmes. Il a calmement choisi ses victimes. L’insoutenable violence de Lépine, c’était un rappel à l’ordre pour toutes les femmes – et pas seulement les féministes – une mise en demeure de rester à notre place. Cette violence, c’était un acte de représailles, réfléchi, calculé et dirigé contre les femmes en général et les féministes en particulier.

    Nous croyons fermement qu’il nous faut, ensemble, femmes et hommes, continuer de clamer haut et fort que nous n’acceptons pas les violences nombreuses faites aux femmes, violence physique et psychologique, violence de la pauvreté, violence sexuelle. Il faut dire et redire que le silence devant toutes ces violences est intolérable. Les 14 femmes de Polytech­nique se sont vu refuser le droit d’exister. Il faut conti­nuer de raviver la mémoire de ces jeunes femmes assassinées en refusant la peur et l’intimidation et en continuant la lutte, par la sensibilisation et la prise de parole, contre toute forme de violence et de discrimination.

    Que soit reconnu le droit à la liberté pour toutes et chacune.